Politique

Croisade du CNDD-FDD : les habitants remontés contre la suspension des activités à Gitega

Publié le 23 janvier 2021 par Rédaction

Les habitants du chef-lieu de la capitale politique Gitega frustrés par la décision de suspendre les activités à cause de la croisade de prière, organisée dans la ville par le parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Pour l’OLUCOME, ces prières ne font que faire reculer le pays.

Le parti CNDD-FDD a organisé, depuis le jeudi 21 janvier 2021, une croisade de prières de trois jours. Cette croisade, qui a donc pris fin samedi, se tenait au chef-lieu de la province Gitega.  Durant tout ce temps, les autorités ont décidé de suspendre toutes les activités dans la ville et ses environs. Une mesure mal accueillie par les habitants qui n’ont pas tardé d’exprimer leur mécontentement. « La majorité des habitants de la ville sont des locataires. Comment trouver l’argent du loyer si tu ne travailles pas ? » s’est interrogé un des habitants. « La plupart des clients des taxis-motos sont des gens qui fréquent le marché. Et si celui-ci est fermé, les chauffeurs de ces engins galèrent », s’est plaint un moto-taximan.

« Le pays ne peut pas avancer dans ces conditions »

Les croisades de prière de la présidence de la République « sonnent désormais comme une malédiction pour les habitants des lieux où elles se déroulent », a jugé Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, OLUCOME. « Comment peut-on prétendre prier pour des gens en leur privant de la possibilité de chercher de quoi vivre, et, de fait, d’œuvrer pour le développement du pays ? », s’est insurgé le fervent activiste pour la bonne gouvernance. Et d’ajouter : « En outre, cela fait des années que ces croisades sont organisées, et l’on constate qu’au lieu que les choses changent dans le bon sens, elles ne font, au contraire, que s’empirer, dit-il, péremptoire, avant de détailler, « surtout au niveau du détournement des deniers publics, l’usage abusif des moyens de l’Etat : les frais de mission le carburant, les véhicules, etc. Les prières sont une affaire privée du président et ses proches. Et, dans ces conditions, ils devraient utiliser leurs propres moyens, tant qu’il n’y a pas une loi qui régit ces croisades. Vous comprenez que dans des conditions pareilles, le pays ne peut pas avancer. Et ces prières seront donc vaines », a tranché le président de l’OLUCOME.

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