Ça n’arrive pas tous les jours. Et la réaction positive du directeur général de l’administration et des affaires pénitentiaires aux lamentations des détenus de la prison centrale de Muyinga sonne comme un miracle : ils se plaignaient de mourir de faim, accusant le directeur de la prison de détourner les vivres.
Il est formellement interdit de sortir de la prison une quantité, aussi minime soit-elle de vivres, même s’il s’agit de la nourriture amenée par les familles des prisonniers. L’ordre émane d’une correspondance datant du 20 janvier 2021 du directeur général de l’administration et des affaires pénitentiaires. La lettre est adressée aux directeurs des prisons, et a été rendue publique une semaine après les plaintes des prisonniers de la maison d’arrêt de Muyinga, sur l’insuffisance de la ration alimentaire, plaintes diffusées sur la radio Inzamba Agateka Kawe. Les détenus accusaient le directeur de la prison, Serges Nsabuwandemye de détourner les vivres qui leur étaient destinés.
Dans cette correspondance, M. Hajayandi exhorte ses collaborateurs à donner la ration en utilisant les outils de mesure mis à leur disposition, pour chaque type de vivre. Aussi, rappelle-t-il dans la même lettre, le haricot doit être trempé dans de l’eau pendant au moins trois heures pour décourager les tentatives de vol. Le directeur général de l’administration et des affaires pénitentiaires indique que quiconque passera outre ces injonctions risque d’encourir des sanctions disciplinaires et, si besoin, être poursuivi devant la justice.
De leur côté, les prisonniers affirment que ce rappel à l’ordre a apporté un ouf de soulagement et espèrent que leurs conditions de vie vont s’améliorer.