Les tout-petits sont de plus en plus victimes d’une extrême violence des parents et/ou des marâtres. Pour le seul mois de janvier 2021, deux enfants ont été tués par leurs propres parents et leurs tuteurs. D’autres ont été victimes des bastonnades et des traitements cruels divers.
La victime la plus récente de ce phénomène qui devient de plus en plus inquiétant au Burundi est un enfant vivant sur la colline Musenga, de la zone Cumba en commune et province Muyinga au nord-est du pays. Des sources de la radio Inzamba Agateka Kawe indiquent qu’il a été tué par sa marâtre et enterré clandestinement dans la propriété des parents. Son corps a été découvert par d’autres enfants qui étaient à la recherche du bois de chauffe. C’était le 14 janvier 2021.
L’autre cas, tout aussi frais, est celui de la province Ngozi dans la commune Tangara sur la colline Gikomero. Il s’agit d’un enfant brûlé par sa mère. A Rumonge, au sud-ouest du pays, un enfant est mort des blessures qui ont été causées par de l’eau bouillante qui a été déversée sur son corps. Les faits ont eu lieu le 08 janvier 2021.
Une femme de la colline Gitanga en commune de Matana de la province de Bururi a été arrêtée à deux reprises par les forces de l’ordre accusée d’ébouillanter souvent un enfant qui travaillait chez elle comme domestique. Sa dernière interpellation remonte au 6 janvier 2021. La liste n’est certainement pas exhaustive, puisqu’il s’agit de cas documentés, juste pour le mois de janvier 2021, par la radio Inzamba, le phénomène de maltraitance des enfants étant rapporté comme un véritable fléau à travers le pays.
Le MFFPS indigné
Pour le Mouvement des femmes et filles pour la paix et la sécurité au Burundi, le constat est choquant. Le MFFPS s’est dit indigné par le comportement de certains parents qui infligent des traitements inhumains et dégradants à leurs propres enfants et les a appelés à plus d’humanité. Pour Immaculée Hunja, présidente du mouvement mais aussi avocate, c’est violer l’innocence de l’enfant qui ne sait pas encore ce qu’il fait : « Tout parent est quand même conscient qu’un enfant ne sait pas encore distinguer le bien et le mal, ce qui explique pourquoi il commet beaucoup de fautes. Mais les parents doivent tolérer et corriger ces fautes par un encadrement et des conseils réguliers. Les parents doivent aussi savoir qu’un enfant est une personne humaine protégée par des lois nationales et spécifiques dans sa vie en famille et dans la communauté eu égard à son âge », poursuit-elle. « Pour de tels cas qui sont régulièrement rapportés dans notre pays, les auteurs, que ce soit les parents ou tout autre éducateur qui se prête à de telles pratiques, doivent être poursuivis devant la justice, parce que ces violences sont punissables par la loi. Tout éducateur et tout parent, doit avoir constamment en tête qu’éduquer un enfant, c’est d’abord l’aimer, l’éduquer par de bons conseils dans la non-violence », a-t-elle spécifié.