Le torchon brûle entre les syndicats de la santé SYNAPA et CNTS et leur ministre de tutelle Dr Thaddée Ndikumana. Les syndicats lui reprochent une mauvaise gestion sur fond de corruption et réclament sa démission. Le ministre dément ces allégations. La question est entre les mains du Premier ministre Alain Guillaume Bunyoni. Les deux parties lui ont déjà adressé des correspondances à ce sujet.
Les deux correspondances adressées au Premier ministre révèlent un climat de méfiance qui règne entre les deux parties.
« La corruption devenue le mode de gestion », dixit les syndicats
Les syndicats accusent le ministre d’avoir brisé tout dialogue social depuis plusieurs années. Celui-ci rétorque que le pays n’est pas dirigé par les syndicats. Dans leur lettre, les SYNAPA et CNTS énumèrent une série d’allégations qu’ils qualifient de scandales au sein du ministère de la Santé. Il s’agit entre autres de la gestion des ressources humaines. Ici, le ministre est accusé de percevoir des pots-de-vin, surtout dans les mutations du personnel soignant. Ils dénoncent également des recrutements illégaux du personnel en dehors du circuit tracé par le Statut général des fonctionnaires. Ils évoquent également une gestion jugée opaque des fonds alloués au Covid-19 au Burundi, ainsi que des manœuvres de violation du principe d’égalité des citoyens devant le service public, ainsi que du manque de concertation entre collaborateurs directs au sein du ministère. Pour les syndicalistes, la corruption est devenue le mode de gestion des affaires du ministère. Aussi demandent-ils le départ du ministre, principal responsable de tous ces maux.
« Des syndicats téléguidés par des parrains » : réaction du ministre
Des allégations auxquelles Thaddée Ndikumana a aussitôt apporté un démenti formel. Dans sa correspondance adressée également au Premier ministre quatre jours après celle des syndicats, il parle de mensonges et de calomnies. Selon le ministre, les syndicats SYNAPA et CNTS sont en mal de popularité, ajoutant que les deux syndicats agissent pour des intérêts de ceux qu’il appelle « leurs parrains », mais sans préciser de quels parrains il s’agit. Thaddée Ndikumana dit que le dialogue a toujours prévalu au sein du ministère. Il accuse à son tour les deux syndicats de vouloir s’ingérer dans la gestion au sens large du ministère, une mission qu’il affirme assumer pleinement en concertation avec ses collaborateurs directs.