Politique

Les administratifs à la base avouent leur impuissance face à certains citoyens « puissants »

Publié le 18 mars 2021 par Rédaction

Certains détenteurs des kiosques de Jabe en mairie de Bujumbura sont plus puissants que le chef de zone Bwiza. C’est le fond de la plainte du chef de zone à l’endroit du ministre de l’Intérieur. Selon lui, il n’a pas pu exécuter l’ordre du ministre de démolir les kiosques suite à l’opposition des propriétaires de ces kiosques.

« L’autorisation de bâtir nous a été délivrée par l’administration, qui relève elle-même du ministère qui a décidé de détruire nos kiosques. S’ils veulent les détruire, qu’ils nous indemnisent d’abord», se lamente un propriétaire agité. Les propriétaires trouvent la décision injuste et opposent une résistance.

La force de ces propriétaires est liée à leurs postes politiques. Ce qui met mal à l’aise le chef de zone Bwiza dans la prise de décisions. « Il n’est pas aisé de mettre en application la décision du Ministre car certains propriétaires de ces kiosques sont plus puissants. Certains sont des cadres du service national des renseignements qui très souvent s’ingèrent dans des activités de l’administration »,  indique Salvator Mudogo, chef de zone Bwiza.

Mais le ministre ne l’entend pas de cette oreille. Il trouve plutôt dans cette affaire, une sorte de complicité entre les administratifs à la base et des commerçants qui violent la loi en construisant « un marché dans un autre », selon Gervais Ndirakobuca. Le ministre appelle les commerçants à « exercer à l’intérieur du marché afin de libérer et ainsi aérer ses alentours », justifie-t-il.

La mesure de démolition des kiosques construits anarchiquement avait été annoncée au mois de février dernier par le ministre de l’Intérieur, de la sécurité et du développement communautaire. De même, les boutiques et magasins montés dans des maisons d’habitation sont aussi interdits par la décision. C’est dans le sens d’assainir la ville de Bujumbura, et faire payer des taxes aux boutiquiers qui ne le faisaient pas avant, a expliqué l’autorité ministérielle a réagi.

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