Les malheurs s’accumulent chez les étudiants des premières années de l’université du Burundi. Après avoir reçu leur prêt-bourse avec un retard de cinq mois, ces étudiants n’ont pas le droit de retirer tout leur argent. On les oblige en effet de laisser cinq mille francs sur leurs comptes pour une destination dont ils ne sont pas informés. Ces étudiants demandent au recteur de l’université de leur venir en aide pour redresser cette situation.
Les informations que la radio Inzamba détient des étudiants de la première année de baccalauréat à l’université du Burundi indiquent qu’au moment de la perception de leur prêt-bourse, ils sont aujourd’hui contraints de laisser une somme de cinq mille francs burundais sur leur compte. « Cet argent est réversé à l’étudiant Jean Ahishakiye de la troisième année de baccalauréat, à l’Institut supérieur de commerce, Isco, dans la filière de comptabilité. Mais on ne nous dit rien sur ce à quoi il va servir », précise l’un des étudiants lésés. Jean Ahishakiye est le commissaire à la bourse au sein de l’Association des étudiants de l’université du Burundi.
Jean Ahishakiye est imbu de son pouvoir parce que c’est un Imbonerakure
Les mêmes sources indiquent en outre que celui qui refuse de se soumettre à cette injonction se voit refuser l’accès à son prêt-bourse. « Les agents de la Régie nationale des postes qui servent l’argent dans les guichets font savoir que pour accéder à ton compte, tu dois d’abord aller voir le commissaire à la bourse, l’étudiant Jean Ahishakiye résidant au Campus Mutanga », s’insurge un étudiant qui en a fait les frais. Ces étudiants seraient intimidés par Jean Ahishakiye également membre de la milice imbonerakure du parti au pouvoir le CNDD-FDD.
Les étudiants des premières années de baccalauréat demandent à l’autorité rectorale de l’université du Burundi de leur venir en aide et que la somme qu’ils disent leur avoir été volée leur soit restituée par l’étudiant commissaire à la bourse. « Le nombre des étudiants concernés est estimé à plus de deux mille. Ce qui revient à conclure que la somme collectée par Jean Ahishakiye s’élèverait à plus de dix millions de francs burundais », précise un étudiant.
Un retard préjudiciable de cinq mois
Le prêt-bourse est parvenu aux étudiants avec un retard de cinq mois. Une situation qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, surtout sur ses innombrables et néfastes conséquences, dont des cas de maladies aggravés par la sous-alimentation suite au manque de nourriture. Cette situation serait d’ailleurs à la base du récent décès d’un étudiant de la première année de baccalauréat, Joel Nindorera, dont des proches disent qu’il serait mort de faim.
La rédaction de la radio Inzamba Agateka Kazwe a tenté de joindre par téléphone l’étudiant commissaire à la bourse, Jean Ahishakiye et Melchior Nankwahomba directeur des affaires sociales à l’université du Burundi, pour éclairer l’opinion sur les grognes de ces étudiants, mais sans succès.
