Sécurité

Embuscades : le gouvernement parle d’enquêtes, mais toujours pas de bilan officiel

Publié le 8 juillet 2021 par Rédaction

Des enquêtes ont été lancées sur les attaques qui ont été récemment perpétrées dans divers coins du pays. La déclaration est du porte-parole du ministère en charge de la sécurité. Pierre Nkurikiye indique que plusieurs personnes ont déjà été appréhendées dans ce cadre. Des arrestations que la ligue des droits de l’homme Iteka qualifient d’arbitraires et qui ne visent que des opposants ou présumés comme tels. 

Depuis la dernière embuscade à Rutegama en province Muramvya, des observateurs reprochent au pouvoir de Gitega de s’emmurer dans un silence assourdissant. C’est dans une interview accordée à la radio Voix d’Amérique que Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère ayant la sécurité publique dans ses attributions, a annoncé ces enquêtes sur les sanglantes récentes attaques et les arrestations qui ont suivi.

« Vous êtes au courant que des fauteurs de troubles ont tendu des embuscades sur des routes et que des passants qui rentraient ont été fusillés et leurs véhicules brûlés. Certaines personnes y ont péri et il y a eu aussi des blessés. Des enquêtes sont en cours et sont bien diligentées. Des présumés auteurs et coauteurs ont déjà été arrêtés par la police qui est à l’œuvre pour débusquer les auteurs de ces attaques et les traduire en justice », a indiqué Pierre Nkurikiye.

Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent des arrestations arbitraires

De son côté, la ligue des droits de l’homme Iteka qualifie les arrestations d’arbitraires. Anschaire Nikoyagize, président de l’association, indique en outre que les personnes arrêtées ne le sont que sur simple suspicion. La plupart sont victimes de leurs opinions, particulièrement les membres du parti CNL, et de leur appartenance ethnique.

« La ligue Iteka demande que cessent ces arrestations arbitraires et intempestives à l’endroit des membres du CNL et des ex-membres des Forces armées burundaises généralement Tutsis. Nous estimons que des Imbonerakure qui lancent des messages d’alerte au moment même des attaques pourraient être dans le coup et devraient être les premiers à être interrogés », dénonce Anschaire Nikoyagize.

L’embuscade de Rutegama et les autres attaques qui ont été enregistrées ces deux derniers mois ont causé la mort d’au moins 30 personnes et plus de 60 personnes ont été arrêtées.

Le gouvernement burundais, dans ses rares communications, s’abstient toujours de donner le bilan de ces attaques.

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