Economie

Fermeture de la frontière entre le Burundi et la RDC : la fraude prend de l’ampleur à Buganda

Publié le 17 juillet 2021 par Rédaction

Depuis quelque temps, les habitants de la commune Buganda en province Cibitoke affirment constater l’entrée et la sortie de quantités importantes de marchandises frauduleuses. Des échanges entre des commerçants burundais et congolais. Mais ce trafic se fait sous les yeux d’officiers militaires et d’Imbonerakure qui exigent des sommes exorbitantes de pots-de-vin.

Pour pouvoir faire entrer leurs marchandises frauduleuses, ces commerçants de la commune Buganda versent des pots-de-vin sur les positions militaires, ainsi qu’aux Imbonerakure, jeunes affiliés au parti CNDD-FDD au pouvoir, opérant tout près de la rivière Rusizi.

« Ces responsables militaires gagnent énormément, ils perçoivent de 500 mille à 1 million de francs burundais et, ainsi, laissent ces commerçants passer leurs marchandises frauduleuses, même chose pour les Imbonerakure qui rançonnent ces derniers. Ces  commerçants n’ont pas le choix, ils doivent donner de pots de vin », indique un habitant de la commune Buganda.

De l’autre côté, en RDC, on semble s’être aussi adapté à la nouvelle situation. De nouvelles astuces ont été développées, notamment les heures de traversée.

« Du côté de la frontière à Gasenyi-Kaburantwa sur la rivière Rusizi, des dizaines de Congolais s’y retrouvent chaque soir, avec des marchandises constituées de pagnes, de vaches et de chèvres. Environ 800  ovins et 500 bovins traversent chaque nuit, moyennant de grosses sommes d’argent versés aux militaires et aux Imbonerakure, et les commerçants burundais se précipitent pour s’approvisionner », témoigne un boucher qui affirme n’avoir pas chômé, malgré la fermeture des frontières.

La population demande la réouverture des frontières officielles du Burundi avec le Congo, pour pouvoir exercer le commerce en bonne et due forme, « car ces militaires et Imbonerakure profitent trop de la fermeture de ces frontières suite au Covid-19 pour donner accès à ces  marchandises frauduleuses moyennant beaucoup d’argent, ce qui rend les produits trop chers », regrette un commerçant burundais de la commune Buganda.

La rédaction de la radio Inzamba a essayé de joindre le gouverneur de la province Cibitoke pour de plus amples informations, mais en vain.

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