Gouvernance

Bururi : Le commissaire de police de Mugamba arrête les habitants pour leur rançonner de l’argent

Publié le 25 juillet 2021 par Rédaction

Les jeunes et les pensionnés de l’armée de certaines collines de la commune Mugamba en province Bururi sont souvent victimes d’arrestations qu’ils qualifient d’arbitraires. Ces arrestations sont si fréquentes qu’elles poussent les habitants à fuir ces collines. Pour être libérées, les personnes arrêtées doivent verser la modique somme comprise entre 200 000 et 600 000 mille francs burundais au commissaire communal de police de Mugamba. La population demande à l’administration de s’impliquer pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de phénomène de rançonnement.

Pour être sûr de trouver ceux qui sont visés à leur domicile, ces arrestations sont opérées pendant la nuit vers 3 heures du matin. La colline Mwumba est la plus ciblée. Le commissaire communal de la police à Mugamba, Moïse Arakaza, est pointé du doigt comme commanditaire de ces arrestations, en complicité avec des administratifs à la base. Le commissaire communal embarque alors les personnes arrêtées dans des camionnettes de l’office du Thé du Burundi pour les emprisonner à la brigade de Mugamba.

« Quand il arrive, il les accuse de détention illégale d’armes et de rébellion. Ils sont arrêtés en même temps que les pensionnés. Quand il les trouve, il les emmène illico au cachot. Tous les jeunes sont accusés d’être des rebelles. Certains, les plus chanceux, sont accusés de vol, sans aucune preuve. Il y a des gens qui viennent de passer des jours au cachot de la brigade de Mugamba », témoigne un habitant de la colline Muramba.

Pour être libéré, leurs familles doivent payer une somme qui est partagée entre le commissaire Moïse Arakaza et les administratifs à la base qui sont ses complices, selon les témoins. Ceux-ci précisent que les sommes exigées sont de 200 000 à 300 000 mille francs burundais pour les personnes accusées de collaborer avec la rébellion et 600 000 francs pour ceux accusés de détenir une arme. C’est ainsi que des habitants, particulièrement les jeunes, fuient en masse par peur d’être arrêtés.

« Après avoir versé l’argent, ils ont été libérés. Mais une semaine après leur libération, ils ont encore été arrêtés. Ils ont été appréhendés mardi, pour être relâchés mercredi soir, après avoir encore payé de l’argent. Maintenant, tous les jeunes sont en fuite, surtout ceux de la colline Mwumba. En plus ils sont livrés par les chefs de secteurs de la localité, parce que le commissaire leur donne une part sur l’argent qu’il perçoit », révèle un autre habitant de la colline Mwumba.

Mais les choses ne s’arrêtent pas là. Car les habitants de la commune Mugamba précisent que dans des ménages dont les hommes ont déjà pris le large, ce sont leurs épouses qui sont arrêtées. C’est le cas de deux femmes arrêtées sur la colline Mpota de cette commune Mugamba, affirment des voisins de ces femmes.

Les habitants de la commune Mugamba lancent un appel à l’administration pour qu’elle intervienne et mette fin à ce calvaire.

La radio Inzamba a tenté de joindre par téléphone le commissaire Moïse Arakaza et l’administrateur de la commune Mugamba pour s’exprimer sur les accusations et les doléances de la population, mais sans succès.

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