Les habitants de Mugamba sont pris dans une peur panique à la suite des arrestations intempestives ourdies par la police et les agents du SNR. Ces arrestations sont commanditées par le commissaire communal de police Moïse Arakaza, alias Nyeganyega. De nombreux habitants de Mugamba ont dû fuir par peur d’être la cible de ces arrestations.
Les habitants de la commune Mugamba en province Bururi, disent qu’ils vivent la peur au ventre. « Nous redoutons de nous voir arrêtés à tout moment par des policiers et des agents du Service national des renseignements », a indiqué un des habitants. Selon eux, les arrestations se font de jour comme de nuit.
Ils précisent que ceux qui sont arrêtés sont d’abord amenés dans les cachots du commissariat communal à Mugamba. « Ils sont violemment battus, accusés soit de collaborer avec les groupes armés, pour les jeunes, soit de détention illégale d’armes, pour les retraités et démobilisés des ex-Forces armées burundaises », a égrainé un autre habitant. Les trois catégories de personnes constituent la cible privilégiée de ces arrestations. Les sources de la radio Inzamba indiquent en outre qu’ils sont également accusés de partager des informations avec ceux qui ont fui le pays.
Le commissaire communal Moïse Arakaza, surnommé Nyeganyega, leur exige alors de payer de fortes sommes d’argent, allant de 200 000 à 600 000 francs burundais, pour être libérés. « Ceux qui n’ont pas cet argent ou refusent de payer sont alors transférés à Bujumbura, dans les cellules du SNR, avec les mêmes accusations », a indiqué un voisin d’une personne arrêtée dans ce cadre.
La semaine dernière, huit personnes ont été appréhendées dans ces conditions. Parmi elles figurent Evelyne Kamikazi, la femme d’un ancien militaire qui a fui le pays en 2015, et son frère Gérard Bigirimana. Les deux sont en garde à vue dans les cellules du SNR à Bujumbura. Les mêmes sources font savoir qu’Evelyne Kamikazi aurait été torturée.
Les habitants de Mugamba, qui affirment que les collines de cette commune se vident de plus en plus des jeunes qui fuient, demandent aux supérieurs hiérarchiques du commissaire communal Moïse Arakaza de faire cesser ses agissements, et de le muter loin de leur commune, car pour eux, il constitue une source permanente d’insécurité.
La rédaction de la radio Inzamba Agateka Kawe tente depuis la semaine dernière de joindre le commissaire Moïse Arakaza pour qu’il s’exprime sur ces accusations, ainsi que Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère en charge de la sécurité publique, pour sa réaction sur les doléances des habitants de Mugamba, mais sans succès.