Un groupe de 19 militaires poursuivis pour atteinte à la sécurité de l’Etat lance un cri de détresse au chef de l’Etat. Ils lui demandent de leur venir en aide car ils disent que leur dossier n’avance pas depuis leur condamanation qu’ils qualifient d’arbitraire.
Ce sont des militaires arrêtés le lendemain des attaques contre certains camps militaires dans la nuit du 11 au 12 décembre 2015. Ils ont été condamnés par la cour d’appel de Bujumbura le 20 avril 2016 à de lourdes peines, de vingt ans de réclusion à la prison à vie.
Le groupe est composé de trois officiers, six sous-officiers et dix hommes de troupes. Huit sont dans la prison de Gitega, sept dans la prison de Rumonge, deux à Mpimba et deux autres dans la prison de Muramvya. Ils ont été arrêtés le 12 décembre 2015 dans différents endroits à Bujumbura où ils étaient à leur poste d’attache, selon des sources militaires. Ils ont ensuite été présentés devant le juge de la Cour d’appel de Bujumbura le 16 janvier 2016.
A l’issue de cette première et dernière audience, la Cour d’appel leur a signifié le verdict le 20 avril 2016. Ils ont alors tous saisi la Cour suprême pour un pourvoi en cassation. Selon des sources proches du dossier, même les avocats de ces militaires n’ont pas accès aux dossiers de leurs clients. Ces militaires ont dénoncé leur maintien en prison, parlant d’un agenda caché derrière les chefs d’accusation que le ministère public a formulés, alors qu’ils ont été trouvés au service.
Un procès sur fond de discrimination ethnique
Ils se sont également étonnés du fait d’avoir un même dossier alors que certains ne se connaissaient même pas avant d’être arrêtés. D’autres sources militaires anonymes ont dénoncé le fait que certains militaires issus des ex-rebelles du CNDD-FDD, qui avaient été arrêtés en même temps que les 19, ont été relâchés juste quelque temps après. Ils parlent d’une discrimination d’autant plus flagrante que les 19 sont tous issus des ex-Forces armées burundaises et sont Tutsis. Ces derniers réclament au moins le droit d’être entendus parce qu’ils disent n’avoir jamais eu la moindre chance de se défendre devant le juge. Pour le moment, ils demandent au chef de l’Etat d’intervenir afin que la Cour suprême se prononce sur leur pourvoi.
La radio Inzamba a essayé de joindre le porte-parole de la cour suprême, mais il n’a pas décroché son téléphone.