Economie

Les effets dévastateurs sur les commerçants de la fermeture des frontières entre le Burundi et les pays voisins

Publié le 13 juillet 2021 par Rédaction

Des familles de commerçants de la province Cibitoke s’indignent contre la fermeture de la frontière entre le Burundi et le Rwanda à Ruhwa et les différents postes frontaliers de la Rusizi sur la frontière avec la RDC. Les commerçants disent que leurs activités sont totalement paralysées et qu’ils n’arrivent plus à assurer le minimum pour leurs familles.

Les habitants de la province Cibitoke touchés par la fermeture de la frontière à Ruhwa, au Nord-Ouest du Burundi, sont principalement ceux des communes Rugombo, Mugina et Buganda. Selon eux, ils mettaient à profit l’intense circulation sur la Route nationale numéro 5, Bujumbura-Cibitoke-Ruhwa. Des usagers de cette route dont les Congolais utilisaient la route et constituaient une manne pour les petits commerçants, permettant ainsi de faire vivre de nombreuses familles. Les habitants de Cibitoke indiquent que depuis la fermeture des frontières, ils mènent une vie très misérable.

Frontière entre le Burundi et le Rwanda à Ruhwa ©Yaga Burundi

« Depuis la fermeture des frontières, principalement la frontière de Ruhwa avec le Rwanda, avec les postes frontaliers qui passent par la Rusizi, la vie des commerçants est très déplorable. Il n’y a plus de mouvements transfrontaliers, et comme conséquence, la faim est devenue le lot quotidien dans les familles qui vivaient du commerce. Pour le moindre déplacement vers la Rusizi, vous êtes appréhendé et accusé de faire de la fraude. Nombreux d’entre nous ont abandonné le chemin qui mène vers la Rusizi sur la frontière avec la RDC », se plaint un commerçant qui déclare avoir fait faillite.

A Gasenyi, le chef-lieu de la commune Buganda, des vendeurs de la viande de chèvre expliquent que chacun pouvait en vendre une dizaine par jour avant que la situation ne change. De même pour les vendeurs des fruits qui affirment qu’ils pouvaient facilement écouler une importante quantité de leurs produits à Rugombo, Mugina et Buganda. Ils font savoir qu’ils faisaient vivre leurs familles en vendant des tomates, des mangues, des pastèques, de l’ananas ou encore du poisson pêché au lac Dogodogo. Selon eux, la vie a brusquement changé avec la fermeture de la frontière avec le Rwanda, bloquant ainsi la circulation des Congolais qui venaient s’approvisionner auprès d’eux. Les habitants de la province Cibitoke demandent aux gouvernements burundais et rwandais de rouvrir le poste frontalier de Ruhwa.

«Ceux qui travaillaient dans des restaurants, ceux qui vendaient de la viande, tous travaillent au ralenti parce qu’il n’y a plus de mouvement. C’est une misère sans nom. Vous pouvez facilement manquer d’argent pour vous faire soigner. Quand vous n’êtes plus en mesure de vous faire soigner et que vous êtes mal nourris, c’est la mort. La misère et la faim tuent. Le paiement des frais de scolarité pour les enfants est devenu un casse-tête. Nous demandons au gouvernement du Burundi et les instances de commerce de plaider pour la réouverture des frontières. En premier lieu la frontière de Ruhwa, ensuite les postes frontaliers de la Rusizi. Pour permettre la redynamisation des mouvements transfrontaliers et par conséquent le retour à une vie normale et confortable. Pour que les familles ne continuent pas de mourir de faim », plaide un restaurateur.

Pour l’instant, cette situation a mis des milliers de gens en chômage et en sous-emploi, certaines familles se sont même disloquées, comme en témoignent les habitants de ces localités. La réouverture des frontières permettraient ainsi, selon eux, de stabiliser les familles et de relancer l’économie aujourd’hui en berne.

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