L’indignation gronde au sein du personnel de l’Office national des télécommunications. C’est suite au détournement de 30 millions de dollars américains destinés à l’ONATEL par le parti CNDD-FDD pour la préparation des élections. Un acte qui a poussé la société tunisienne SFM Technlogies, qui avait gagné le marché à l’ONATEL pour le suivi de l’exécution du projet que cet argent devait couvrir, à s’en aller sans avoir pu mener son travail à bout.
C’est en 2017 que le gouvernement du Burundi a attribué un marché pour les travaux de surveillance à la société SFM Technologies d’origine tunisienne. C’était à la suite d’un accord de principe d’un crédit de 30 millions USD que la société Huawei devait donner à l’ONATEL. Mais juste après quelque temps, la société a interrompu les travaux sans produire le rapport attendu. C’est ce qui inquiète le personnel de l’ONATEL, car la société n’a jamais révélé une quelconque raison qui l’aurait poussé à suspendre son travail, tandis que le gouvernement burundais a opté pour le silence.
« La société ONATEL appartient à cent pour cent à l’état burundais et ce dernier peut faire d’elle tout ce qu’il veut. Notre inquiétude est que cet argent n’a pas été utilisé pour accomplir la mission qui lui avait été dévolue. Ils savent très bien où a été affecté l’argent que la société Huawei avait prêté à l’ONATEL. Seul un tiers du crédit a fait son travail. Vous savez, la société tunisienne est partie tranquillement. Le gouvernement du Burundi n’a rien dit et n’a même pas porté plainte. C’est comme cet adage rundi qui dit que ‘’lorsqu’un parent perd un enfant et qu’il ne verse pas de larmes, c’est qu’il sait ce qui l’a tué », indique une source au sein du personnel.
Le personnel de l’ONATEL dit ne pas comprendre comment le président de la République l’accuse d’être à l’origine de la faillite de cette entreprise. Les agents de cette entreprise affirment détenir des informations selon lesquelles les deux-tiers de l’argent qui étaient destinés à l’ONAMOB ont été utilisés pour les préparatifs des élections du parti au pouvoir le CNDD-FDD, dont le président actuel Evariste Ndayishimiye était le secrétaire général.
« Nous sommes très étonnés et choqués d’entendre de la bouche du président de la République actuel, dire que c’est nous le personnel de l’ONATEL qui sommes responsables de la faillite de l’entreprise. Nous sommes au courant qu’il sait très bien, que les deux tiers de ce montant, c’est-à-dire les trente millions de dollar américains, ont été utilisés pour le financement de son parti pendant la campagne électorale, puisqu’il était à l’époque à la tête du parti au pouvoir le CNDD-FDD », accuse un autre agent de l’ONATEL.
Suite à ces allégations du personnel de l’ONATEL, la rédaction de la radio Inzamba a tenté de joindre par téléphone Révérien Ndikuriyo, secrétaire général du parti CNDD-FDD, son téléphone sonnait, mais il ne décrochait pas.