Chaque fois qu’il y a visite d’une autorité, tout le monde est mobilisé pour l’accueillir. Aucune autre activité scolaire n’est autorisée. Ce samedi, le nouveau secrétaire général du parti CNDD-FDD, s’était rendu à Makamba. Les écoles des communes Kayogoro et Makamba n’ont pas ouvert les portes. Les uns et les autres s’inscrivent en faux contre la pratique.
« Nous avons été contraints d’arrêter les activités pour aller accueillir Révérien Ndikuriyo, le nouveau patron du CNDD-FDD, nouvellement élu » se lamente un enseignant d’une des écoles de la commune Kayogoro. Cet enseignant qui a requis l’anonymat regrette que des élèves et des écoliers soient perturbés par des activités politiques alors que leur premier devoir est celui d’étudier.
Lors de cette visite, les écoles des communes Makamba et Kayogoro n’ont pas ouvert les portes. Les apprenants et les enseignants s’alignaient tout le long de la route Rutana-Makamba pour saluer le passage de l’autorité. « Nous sommes arrivés sur la route très tôt le matin et on nous obligeait de chanter des chansons du CNDD-FDD » dénonce un élève.
Après le salut du cortège, tout le monde devrait se rendre au lieu de rassemblement, pour écouter les discours et contribuer dans des travaux communautaires. Les directeurs et les enseignants doivent aider à la mobilisation, sinon, ils peuvent se créer des ennuis. « Que tu le veuilles ou pas, tu dois. Sinon tu as des problèmes avec les autorités » s’indigne un autre enseignant.
Des parents contre la politisation dans les écoles
Certains parents et certains éducateurs sont contre la pratique. Ils dénoncent ces activités politiques qui appellent les apprenants, au lieu de les laisser maximiser le temps pour les études. Ils disent que même si cela s’avérait nécessaire, les plus concernés seraient les membres du parti CNDD-FDD au lieu d’embarquer tout le monde.
Ils trouvent cela, contraire à la devise du gouvernement « qui se dit Reta Nkozi » c’est-à-dire le gouvernement travailleur « Reta Mvyeyi », pour dire le gouvernement parent. Ces parents demandent aux autorités administratives et scolaires de laisser les apprenants faire leur travail au lieu de les livrer à des activités politiques, ce que la loi burundaise interdit.