Justice

Muyinga : Attaque du camp de Mukoni : 4 ans sans verdict pour les militaires accusés

Publié le 17 juillet 2021 par Rédaction

Quatre ans ! C’est le temps que viennent de passer les militaires accusés d’avoir participé dans l’attaque du camp militaire de Mukoni en province Muyinga en janvier 2017. De quoi inquiéter leurs proches. En effet, ils ont interjeté appel à la Cour suprême dans sa chambre de cassation, et depuis, ils attendent. Les familles demandent à la Cour suprême de statuer sur leur cas.

Le dossier en appel à la Cour suprême dans sa chambre de cassation porte le numéro RPC 3789. Les proches des familles des militaires et policiers poursuivis dans ce dossier font savoir qu’en décembre 2017, la Cour d’appel de Ngozi a prononcé un jugement à leur encontre. Pas satisfaits du jugement, les concernés ont alors interjeté appel à la Cour suprême dans sa chambre de cassation.

Un des proches précise : « Parmi les arguments qu’ils ont fournis à la Cour pour motiver leur demande de casser ce procès, figure le fait qu’ils ont été jugés sur des aveux extorqués après d’horribles tortures. Le tortionnaire était l’ancien responsable du Service national des renseignements en province Muyinga, Gérard Ndayisenga ». Gérard Ndayisenga agissait sous les ordres du général de brigade Ignace Sibomana qui, à l’époque, était responsable des renseignements militaires. L’appel des condamnés a été reçu par la Cour suprême et ils sont donc en attente de l’issue depuis plus de quatre ans.

« Même quand leurs avocats vont demander à la Cour suprême où le dossier en est, la réponse qu’ils reçoivent serait qu’il n’y a pas de raison de presser la Cour », révèle un autre proche des détenus.

Quand ils ont été condamnés par la cour d’appel de Ngozi, ces militaires et policiers étaient au nombre de 23. Mais, aujourd’hui, il en reste 21 en prison. « L’un a été libéré par une grâce présidentielle, parce qu’il avait renoncé à l’appel auprès de la Cour suprême. L’autre, un nommé Moise Nimubona, a été libéré sur ordre du commandant des Forces de défense nationale, le lieutenant général Prime Niyongabo », a dévoilé à la radio Inzamba une source au sein des FDN. Moise Nimubona a directement réintégré l’armée et serait actuellement en mission de maintien de la paix en Somalie, selon cette même source.

Les 21 détenus sont éparpillés dans différentes maisons d’arrêt du Burundi : Muyinga, Bujumbura, Bubanza, Gitega, Muramvya, Ngozi, Rutana et Rumonge, détaille une source proche de la direction pénitentiaire.

Pour les proches des familles de ces policiers et militaires, ils n’ont que trop attendu. Ils demandent à la Cour suprême de trancher, pour qu’ils soient fixés une bonne fois pour toutes. Il y a quelques mois, dans un discours, le président Evariste Ndayishimiye avait affirmé que « plus aucun dossier ne sera pendant devant la justice durant plus de deux mois ». Est-ce le cas aujourd’hui ?

 

Photo Illustration : ©Reuters

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