Santé

Muyinga et Rumonge, Covid-19 : Le respect du port du masque est un vrai défi

Publié le 28 janvier 2021 par Rédaction

Dans sa politique de protection contre le Covid-19, le gouvernement burundais avait mis en place une obligation de port de masques pour les groupes cibles jugés plus vulnérables. Il s’agissait au premier plan des passagers, des chauffeurs du transport en commun, des conducteurs de taxis-motos et de vélos.

Mais force est de constater que deux semaines à peine après la mise en place de la mesure du port obligatoire du masque dans le transport en commun par le ministère de l’Intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique pour prévenir la propagation de la pandémie du Covid-19, le désintérêt des voyageurs et des conducteurs est manifeste.

Muyinga : couci, couça

Le constat a été fait par la radio Inzamba dans les différents parkings au centre-ville de Muyinga. Sur dix taxis-voitures provenance des différents axes, quatre avaient des passagers qui portaient correctement leurs masques. Dans les six autres, les passagers en avaient mais les avaient mis en suspension sur le menton, a-t-on constaté. Pire, au niveau des bus, le port du masque n’est tout simplement plus une préoccupation, tant pour les voyageurs que pour les chauffeurs. Le même constat a été fait chez les conducteurs  des taxis -motos et  vélos. Le lavage des mains  avant d’entrer dans le véhicule n’est plus non plus d’application stricte.

A Rumonge, l’administration a durci le ton, mais n’a pas assuré le suivi nécessaire

Le gouverneur de la province a voulu prendre le taureau par les cornes en fixant juste après l’annonce du ministère, une amende allant de 2000 à 50 000 francs burundais contre celui qui irait à l’encontre de cette mesure. Mais aujourd’hui, la volonté de porter le masque s’est estompée. Ceux du transport en commun le mettent au moment de s’arrêter sur les barrières, mais juste pour tromper la vigilance des policiers à l’arrivée. Les conducteurs de taxis-motos et vélos, eux, l’ont carrément abandonné. Mais il faut dire que la police ne fait pas non plus son contrôle. Aussitôt après la publication de la mesure, une rafle de deux jours a été  opérée au marché central de Rumonge et sur la plage, qui tient lieu de marché de poisson. Mais, depuis, la police est retombée dans sa routine d’antan.

Des masques gênants

Les habitants de la ville de Rumonge qui se sont exprimés au micro de la radio Inzamba se plaignent de la mauvaise qualité des masques de fabrication locale :   « L’abandon du port du masque est dû aux difficultés de respirer quand nous portons ces masques. Nous demandons que des masques homologués par le ministère de la Santé soient distribués par le gouvernement du Burundi », plaident-ils. La relâche s’observe aussi dans les bureaux des services publics. Ni les fonctionnaires, ni les visiteurs ne portent de masques. Le lavage des mains, quant à lui, semble n’avoir jamais existé, et les rares lieux publics où se trouvent des seaux qui servaient à cet effet, ceux-ci ont été abandonnés et sont tellement couverts de poussière qu’il est même difficile de les remarquer.

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