Grogne de propriétaires de maisons en province de Muyinga. Ils disent être victimes de la mesure de démolition des constructions qui sont à moins de 6 mètres de la RN6. Ils affirment ne pas comprendre pourquoi le gouvernement n’a rien prévu pour les indemniser et demandent que cette mesure soit stoppée.
Les propriétaires des maisons qui lancent ce cri de désespoir, déclarent qu’au moment de la construction de la Route Nationale 6, en 1986, plus de 80% des maisons qui s’y trouvent étaient déjà bâties. En plus, ces maisons qui sont aujourd’hui dans le viseur de l’administration avaient été construites dans les espaces délimités tantôt par les administratifs, tantôt par les chargés de l’urbanisme, et ce sont les administratifs eux-mêmes qui sensibilisaient les commerçants à construire dans ces espaces.
Selon les personnes qui se disent lésées, la mesure devrait toucher juste les gens qui n’ont pas respecté les limites des parcelles attribuées. Pire encore, ceux qui disent être victimes de cette mesure ne comprennent pas pourquoi le gouvernement n’a rien prévu pour les indemniser, afin, disent-ils, de pouvoir faire face à la pauvreté qui gangrène tout le pays, et au coût exorbitant des matériaux de construction.
Les propriétaires des dites maisons qui font l’objet de démolition, s’insurgent en outre contre le comportement de certains administratifs, qui font preuve d’un excès de zèle en leur obligeant de détruire les murs de leurs maisons pour les rebâtir au-delà des limites réglementaires, une autre contrainte qu’ils considèrent comme une injustice notoire. Ils demandent la suspension de cette décision pour mettre en place des mesures d’accompagnement et pour un suivi strict de sa mise en exécution.
Selon toujours ceux qui clament être victimes, cette mesure de démolir les constructions en dehors des normes ne devrait pas faire d’exception. Ils pointent particulièrement du doigt le parti CNDD-FDD qui, selon eux, a construit des monuments et des permanences même en plein milieu de la route principale, ou dans certains coins de la province, ne laissant même pas de passage pour les piétons qui sont ainsi exposés à des accidents.
La rédaction de la radio Inzamba a tenté de joindre le gouverneur de la province Muyinga, Jean-Claude Barutwanayo, pour s’exprimer sur ces préoccupations, mais en vain.