Les députés du parti CNL s’inquiètent pour leur sécurité. La récente mesure de retrait de la garde des policiers de l’unité d’Appui à la protection des institutions, API, est loin de les rassurer. La mesure en question exige aux députés d’aller solliciter leur garde auprès des commissariats provinciaux de leurs circonscriptions respectives. Mais ceux du parti CNL craignent que certains commissaires provinciaux ne leur compliquent la tâche.
Le bureau de l’Assemblée nationale du Burundi a récemment annoncé aux députés qu’ils ne pourront plus réquisitionner les policiers de l’unité d’Appui à la protection des institutions, API, pour leur sécurité. Désormais, ils devront adresser leurs demandes aux commissaires provinciaux de la police des circonscriptions où ils ont été élus. La mesure a été prise par le ministère en charge de la sécurité publique. Mais cette décision inquiète les députés du parti CNL. Selon eux, il y des commissaires provinciaux qui se comportent comme des partisans du parti CNDD-FDD en abusant de leur pouvoir et qui risquent de ne pas collaborer.
« Quand vous dites à un député d’aller requérir des policiers qui assurent sa sécurité dans le commissariat provincial de police de sa circonscription, ce n’est pas bon. S’il n’est pas en bons termes avec le commissaire, ce dernier est même capable de lui fourguer des Imbonerakure en tenue de police, non pour le protéger, mais pour le surveiller, et lui faire mal en cas de besoin. C’est là où résident nos inquiétudes. Parce que certains commissaires de police au niveau des provinces se comportent comme des politiciens. Ce sont eux qui faisaient la campagne du parti au pouvoir pendant les élections. Ceux-là considèrent nos députés comme des ennemis à abattre », explique un des élus du CNL.
Bien que cette mesure concerne tous les députés, ceux du parti CNL considèrent la décision comme une astuce qui cache une volonté manifeste de leur faire du mal. « Ils prétendent que c’est une mesure qui concerne tous les députés, mais vous savez, ça cache un piège visant ceux du CNL. C’est une situation très compliquée. Comment peux-tu demander des policiers qui assurent ta sécurité à un commissaire provincial qui a toujours eu une dent contre toi ? S’il accepte, il ne pourra te donner que des policiers avec un agenda autre que ta garde », s’inquiète un autre député du CNL.
Par ailleurs, les députés du parti CNL s’inquiètent d’avoir des policiers qui n’auront pas été formés pour leur protection. En effet, les éléments de l’unité de l’Appui pour la protection des institutions bénéficient d’une formation spécifique de garde du corps pour les dignitaires, au bout de laquelle ils reçoivent un certificat dit GDC.
La rédaction de la radio Inzamba Agateka Kawe a tenté de joindre Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère en charge de la sécurité publique, pour plus d’éclaircissement sur cette mesure de retrait des policiers de l’API, mais sans succès.