Les grossistes sont sur toute la chaine d’achat et de vente des produits de la BRARUDI. Ce qui laisse peu de place aux simples détaillants. C’est contre cette omniprésence des distributeurs que les détaillants s’insurgent. Et ils n’ont pas mâché les mots pour le dire face au gouverneur de la province qui n’a pas tardé de durcir le ton contre les grossistes.
Dans une réunion à l’endroit des commerçants des boissons de la BRARUDI, et en présence du gouverneur de Rumonge, les détaillants ont accusé ce vendredi les grossistes de jouer un rôle dans la spéculation des boissons.
« Un grossiste peut être en même temps patron d’un méga-dépôt, d’un dépôt SSD, d’un dépôt, et détenir aussi une buvette. Des boissons de la BRARUDI dans ce cas ne font que suivre un seul chemin, car ces grossistes ne visent que leurs propres intérêts », a expliqué un détaillant, applaudi par les autres, au cours de cette réunion.
Consolateur Nitunga, gouverneur de la province a qualifié de « mafia » le cercle des grossistes qui, pour lui, doit cesser. « Les grossistes devront désormais faire le choix entre détailler et distribuer. Ils devront ensuite établir une liste des détaillants servis. Et celui qui ira à l’encontre de ces directives sera sanctionné et se verra retirer de la liste des commerçants des boissons de la BRARUDI dans cette province », a indiqué le gouverneur de la province Rumonge dans la réunion.
Cette rencontre s’est tenue au moment où en province Rumonge, des produits de la BRARUDI, surtout l’Amstel, sont toujours en pénurie. Une bouteille se vend à 2500 francs burundais par bouteille, quand on en trouve, alors que le prix officiel est de 1900 francs.
Des grossistes peu convaincants
D’un côté, les distributeurs parlent d’une défaillance au niveau de la BRARUDI qui ne produirait plus une quantité satisfaisante pour les consommateurs.
D’un autre côté, des habitants de la ville de Rumonge ne comprennent pas la raison de cette carence des produits de la BRARUDI. « Des balivernes ! s’insurge un habitant de la ville. Nous assistons chaque semaine à des embarquements de ces boissons au port de Rumonge, en destination de la RDC », témoigne-t-il. Ils estiment que les autorités ferment les yeux pour ne pas attaquer le problème par ses racines.
Selon des sources concordantes, certains responsables locaux seraient impliqués dans l’exportation de ces boissons.