Education

Rumonge : Un enseignant de l’ECOFO Kizuga harcèle les élèves et monnaie l’attribution des notes

Publié le 12 juillet 2021 par Rédaction

Ras-le-bol des enseignants de l’Ecole fondamentale Kizuga dans la commune Buyengero de la province Rumonge. Ils s’insurgent contre le comportement qu’ils qualifient d’insupportable d’un de leurs collègues. Il s’agit du titulaire de la  8e classe. L’enseignant est en effet accusé de harcèlement sexuel sur certains de ses élèves et de monnayage des points. Ses collègues réclament donc des sanctions à son endroit. 

Les enseignants sont tellement révoltés qu’ils ne cachent plus leur colère à cause de l’attitude de leur collègue Juvénal Ndayiragije, un comportement qui, pour eux, ternit l’image de l’établissement. Les examens de repêchage qui étaient prévus le 30 juin à cette école n’ont pas eu lieu. La raison : deux élèves ont révélé aux autorités de l’école le chantage dont elles étaient victimes de la part du titulaire de leur classe. 

« Il a réclamé à l’une de ces filles une somme d’argent équivalant à une caisse de bière. A l’autre, il a proposé un rendez-vous pour coucher avec elle quelque part dans la nature. Les deux filles se sont concertées et ont toutes refusé de céder à son chantage. L’enseignant  leur  a alors  retiré  des points dans des cours dispensés par d’autres enseignants de façon à donner à chacune d’elles moins de 50 pourcent. Quand ces filles ont vu ça, elles  se sont senties tellement frustrées qu’elles ont décidé de le dire. Ce qui a fait que la délibération a été reportée », explique un des enseignants

Les enseignants de l’ECOFO Kizuga s’indignent par ailleurs du laxisme affiché par le responsable de cette école sur ce dossier, et estiment qu’il devrait s’en occuper avant qu’il ne soit trop tard. « Cet enseignant sème la pagaille dans cette école. Nous refusons qu’il souille nos enfants. Tenez, dans d’autres écoles, les élèves sont déjà en vacances sauf ceux de la nôtre. Qu’il soit muté ailleurs parce que son comportement est insupportable. Ce qui nous révolte encore plus, c’est le silence de la direction qui ne dit rien sur son cas, comme si de rien n’était », condamne un autre.

Interrogé par la radio Inzamba, l’enseignant incriminé, Juvénal Ndayiragije, nie catégoriquement les faits qui lui sont reprochés : « Je n’ai rien fait », dit-il tout simplement, avant de nous demander de rappeler plus tard.

Le soir de ce lundi, la radio Inzamba a appris que la délibération a finalement pu se tenir en fin d’après-midi ce lundi en présence du directeur communal de l’enseignement à Buyengero. Vous aurez les détails dans sa livraison de mardi.

« Un danger pour l’éducation »

Eulalie Nibizi, ancienne présidente du Syndicat des travailleurs de l’enseignement du Burundi, n’y va pas par quatre chemins. Elle estime que l’enseignant incriminé devrait être puni et chassé du secteur de l’enseignement.

Eulalie Nibizi, ancienne présidente du STEB

« Il a vendu les droits des enfants : le droit aux résultats, le droit à l’éducation. C’est la première faute et c’est une faute très grave qui est punie par le règlement scolaire et la loi. La deuxième faute toute aussi grave, c’est le fait de voir qu’il a puni les élèves pour lui avoir résisté en changeant les bulletins. Même si on est titulaire, personne n’a le droit de changer la note des élèves si ce n’est que le professeur, mais là aussi selon les prévisions de la loi. Il a fait perdre du temps à ses collègues, ça ce sont des fautes graves », s’insurge-t-elle.

Et pour Eulalie Nibizi, le fautif mérite d’être exemplairement sanctionné. « Pour toutes ces fautes là, l’enseignant mérite d’être traduit en justice et d’être puni sévèrement. A côté de cela, il doit payer une réparation à ces élèves qui ont été traumatisés parce que  harcelés. En outre, il doit être retiré du système éducatif, non seulement à l’école mais être définitivement chassé du système éducatif pour qu’il ne revienne plus jamais comme éducateur. Un éducateur qui se comporte comme tel est un danger pour l’éducation, pour la jeunesse », tranche Eulalie Nibizi.

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