Les commerçants de la ville Rumonge accusent l’autorité communale de leur faire payer des taxes exorbitantes. Ils demandent l’allègement de ces taxes car, disent-ils, ils sont frappés par la pauvreté après que la plupart ont vu leurs stands récemment démolis.
Selon des sources concordantes, des agents du service de recouvrement déployés dans toute la ville de Rumonge collectent depuis quelques jours, une somme comprise entre cinquante et cent mille francs burundais. Cette somme est collectée dans des maisons de commerce.
Les commerçants qui osent demander le pourquoi de cette opération reçoivent l’unique et même réponse : il s’agit de la taxe communale collectée dans des boutiques et kiosques pour l’année en cours. Les commerçants disent faire face à une injustice, car ils indiquent avoir déjà payé ces frais au début de l’année, et ne comprennent pas pourquoi ils doivent encore payer pour une seconde fois, dans un contexte où ils font face à une pauvreté extrême.
Par ailleurs, cela survient au moment où la plupart de ces mêmes commerçants sont confrontés à un souci encore plus grave : leurs maisons sont en train d’être démolies dans le cadre d’une mesure du ministre en charge du développement. Selon les habitants, la mesure du ministre précise que les maisons à démolir sont celles construites à moins de six mètres sur les routes nationales reliant la capitale et les provinces, et à moins de trois mètres autour des routes reliant les communes, mais, selon eux, ce n’est pas le cas à Rumonge. Car dans cette ville, la démolition concernerait aussi des maisons se trouvant à l’intérieur des quartiers et les commerçants s’en trouvent victimes. Ces derniers disent avoir été obligés de se délocaliser dans la précipitation et cela leur aurait coûté extrêmement cher. Frustrés, ils disent que prélever une telle taxe dans ces conditions revient à leur enfoncer le couteau dans une plaie encore béante et affirment que leur avenir est de plus en plus incertain.
Ils demandent à l’autorité communale de mettre fin à toutes ces mesures pour l’intérêt de la population, car selon eux, cette année n’a pas été de tout repos avec la montée des eaux du lac Tanganyika, les inondations qui n’ont épargné personne ou encore le coronavirus qui a causé la fermeture des frontières.
La radio Inzamba on a tenté de joindre l’administrateur de la commune Rumonge pour donner des éclaircissements sur cette situation, mais sans succès.