Les travailleurs de l’Office national des télécommunications ont fait une grève ce mercredi. Ils ont observé un sit-in de plus de 30 minutes devant la direction de cette société publique. Ils revendiquent notamment quatre mois d’impayés de leur salaire. Le personnel demande d’être régularisé.
Selon des sources concordantes, ces travailleurs de l’ONATEL revendiquent quatre mois de salaire ainsi que la reprise des cotisations à l’Institut national de sécurité sociale, INSS, et à la Mutuelle de la Fonction publique. Ces fonctionnaires accusent le directeur général de mettre en avant ses propres intérêts.
« Il y a une mauvaise orientation au niveau du budget. La direction concentre ses priorités au niveau des fournisseurs en oubliant ceux qui produisent. C’est incompréhensible qu’un travailleur aille par exemple sur terrain, et passe toute la journée sans avoir de quoi manger ou même de quoi payer le logement. Le grand problème, c’est la mauvaise gestion de l’entreprise. Les priorités sont placées là où elles ne sont pas », scande un agent.
De son côté, le directeur général leur a répondu qu’ils ne percevront que leur salaire de 3 mois, et, même cela, à la condition d’avoir augmenté la production de cette entreprise.
Une décision que ces travailleurs trouvent injuste, parce que le contrat de travail précise que l’employé de l’ONATEL doit être rémunéré chaque mois. « Ce qu’il est en train de dire au public, ce ne sont que des réponses échappatoires. Car le contrat prévoit que chaque mois, le contractuel doit percevoir son salaire sans toutefois se baser sur la production », se plaint un autre employé.
Selon un récent rapport, l’ONATEL travaille à perte depuis quelques années. Par exemple, le chiffre d’affaires est passé de 10 milliards en 2015 à 5 milliards de francs burundais en 2020. Lors de sa visite à l’ONATEL en décembre de l’année dernière, le Premier ministre, Alain-Guillaume Bunyoni, avait affirmé que c’est la mauvaise gouvernance à la tête de cette société qui est à l’origine de sa crise financière.