Sécurité

Sécurité-Burambi : Un homme tué à bout portant par des policiers

Publié le 19 janvier 2021 par Rédaction

L’homme a été tué lundi soir par les policiers à qui il venait de révéler une cache d’armes. C’était dans la localité de Mwiri de la zone Maramvya, en commune Burambi, province Rumonge. Il aurait d’abord été torturé par les mêmes policiers, avant d’être tué. Les habitants de Maramvya avaient déjà exprimé leurs inquiétudes sur la sécurité de certaines personnes arrêtées, dont la victime.

Protais Niyungeko était loin de se douter de ce qui l’attendait quand les policiers qui le gardaient dans un cachot depuis cinq jours, lui ont demandé de les guider vers le lieu où étaient cachées des armes. Ancien militaire des ex-Forces Armées Burundaises, FAB, habitant la colline Gitaramuka de la commune Burambi, il avait été arrêté par la police jeudi de la semaine dernière, dans la localité de Kiganza en zone Maramvya. Il aurait ensuite été torturé pour révéler où se cachait un certain Côme Niyongabo, que ses tortionnaires qualifiaient de complice. Les deux étaient soupçonnés de collaborer avec des groupes armés qui déstabilisent la sécurité dans cette commune. Des sources de la radio Inzamba Agateka Kawe au sein de la police à Rumonge, indiquent que Côme Niyongabo, retraité des ex-FAB, a été retrouvé à partir du répertoire du téléphone de Protais. Selon les mêmes sources, Côme vivait en cachette depuis quelque temps. Il a été retrouvé et tué le samedi 16 janvier dans une opération conjointe de la police et de l’armée dans la localité de Mikinya de la sous-colline Numbwe.

Protais sous torture pour dénoncer des collaborateurs de groupes armés

Les mêmes sources font savoir que Protais Niyungeko aurait continué à être torturé par la police pour des aveux sur les personnes à arrêter et pour révéler la cache des armes que feu Côme Niyongabo « et son groupe utilisaient ». Un des policiers qui a requis l’anonymat a révélé à la radio Inzamba que Protais Niyungeko avait été poignardé à l’aide d’une baïonnette au niveau des côtes et que l’arme est restée dans son corps. Ses bourreaux « la remuaient de temps à autre pour le forcer à passer aux aveux », a poursuivi la source. C’est le soir de ce lundi 18 janvier qu’il a été tué par balles par les policiers, après leur avoir montré une cache d’armes où étaient dissimulés six fusils de type Kalashnikov dans la localité de Mwiri en zone Maramvya, selon d’autres sources au sein de la police.

« Protais a été tué alors qu’il tentait de s’échapper »

Pour justifier leur acte, les policiers qui ont tué Protais ont dit qu’ils ont tiré sur lui au moment où il tentait de s’échapper. Mais la justification n’est pas partagée par d’autres policiers pour qui, après cinq jours de torture et une baïonnette entre les côtes, il n’était plus capable de courir et de fuir la police, précisant que Protais était également menotté.

Les habitants de Maramvya se disent extrêmement inquiets.  Selon eux, les proches des personnes accusées d’appartenir aux groupes armés sont victimes de persécution. Pour eux, la persécution est d’autant plus injuste et injustifiée que le code pénal burundais stipule que la responsabilité pénale est individuelle.

Dans une réunion de sécurité tenue à Maramvya ce mardi, le gouverneur de province à Rumonge, Consolateur Nitunga, a indiqué que le groupe armé qui semait l’insécurité dans la commune Burambi et ses environs a été démantelé et que même ses armes ont été saisies, concluant par un appel à la population de Maramvya à changer de mentalité.

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