Le calvaire se poursuit pour les filles qui ont été envoyées en Arabie Saoudite pour chercher du travail. Plusieurs témoignages confirment qu’elles vivent dans de piètres conditions. Les filles dénoncent le manque de nourriture et les conditions d’hébergement. Elles sont enfermées dans un hangar et n’ont pas eu le travail qu’elles attendaient. La situation est telle qu’elles demandent d’être ramenées au bercail.
Il s’agit d’un groupe de dix filles. Selon des sources de la radio Inzamba sur place, elles sont arrivées dans ce pays le 12 juin dernier. Elles nourrissaient l’espoir d’avoir un bon travail pour améliorer leurs conditions de vie. Et c’est ce qu’on leur avait promis à leur départ du Burundi.
Mais cet espoir n’a duré que le temps d’une rosée. Selon ces sources, les filles sont dans la désolation la plus totale car elles n’ont ni de quoi manger ni à boire. Pire, il arrive qu’elles soient tabassées là où elles sont enfermées dans un hangar, sans même le droit de sortir pour avoir un peu de soleil comme le témoigne une d’entre elles.
« Nous, les dix burundaises, on nous donne chaque jour un kilo de riz et cinq pommes de terre. Vous comprenez qu’une pomme de terre se partage entre deux personnes, midi et soir. Tu peux penser que c’est chez toi où il y a la misère, mais arrivé ailleurs, tu trouves que la situation est pire que chez toi. Nous sommes ici, nous continuons de crier au secours. Ceux qui ont des téléphones écrivent à l’ambassade pour qu’elle nous aide à quitter cet endroit, soit pour nous ramener chez nous ou alors nous donner le travail qu’ils nous ont promis. Vous comprenez que nous vivons dans une situation très difficile. La famine elle-même va nous tuer. Ce kilo de riz par jour et cinq pommes de terre ne peuvent pas faire vivre dix personnes adultes. Dix personnes ! Nous sommes dix burundaises, insiste-t-elle. Imagine-toi. Et d’ailleurs, moi, je n’ai plus rien à dire. Sauf que je regrette ce qui m’a amenée ici. Je croyais venir trouver la vie, mais au contraire, je suis en train de la perdre », témoigne, en sanglots, l’une des filles.
Elles disent qu’elles ont appelé à maintes reprise le responsable de la société qui les a envoyées. Elles précisent que le siège de cette société se trouve au « Chanic » à Saint Kizito, en mairie de Bujumbura. Les filles voulaient lui fait part de leur désarroi, mais elles n’ont jamais eu de réponse. Elles souhaitent retourner au Burundi car elles vivent dans des conditions misérables.
« Nous sommes en train de mourir à vue d’œil. Nous avons demandé du secours à la société qui nous a envoyée. Le responsable ne décroche jamais son téléphone et ne répond même pas aux messages. Nous voudrions que vous plaidiez pour nous afin qu’on nous fasse quitter ici parce que nous venons d’y passer deux mois. Nous sommes arrivées le 12 juin, mais jusqu’à maintenant, nous n’avons pas encore eu du travail. Alors, qu’ils nous ramènent au Burundi à défaut d’avoir du travail », appelle une autre fille.
Le 14 juillet dernier, à la suite d’une vidéo de filles se trouvant en Arabie Saoudite qui se lamentaient, le ministère des Affaires étrangères avait fait un démenti, affirmant que c’étaient des mensonges.
Suite à ces nouvelles lamentations, la rédaction de la radio Inzamba a tenté de joindre la société qui a envoyé le groupe des dix filles dans ce pays, de même qu’Inès Sonia Niyubahwe, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, pour qu’ils puissent apporter des éclaircissements sur ce dossier, leurs téléphones sonnaient, mais personne n’a décroché, tout comme ils n’ont pas répondu aux messages sur ce sujet.
Photo Illustration : © Brian Inganga/AP Photo/picture-alliance