Depuis quelques jours, le directeur général des affaires pénitentiaires lance des menaces contre le directeur de la prison de Bubanza. Il l’accuse de bien traiter la journaliste Floriane Irangabiye détenue dans cet établissement. Pour lui, Floriane ne mérite rien d’autre que d’être maltraitée. Cette attitude du directeur général des affaires pénitentiaires a même poussé des agents de différentes prisons à tenir des propos malveillants sur la journaliste.
Tout passe par le groupe whatsapp du personnel de la direction général des affaires pénitentiaires. Le dernier message qui passe d’ailleurs pour le plus dangereux, et qui, selon des sources proches de la DGAP, a été transmis au directeur de la prison de Bubanza, Diomède Ryambabaje, est une mise en garde qui en dit long, voire trop long, à l’endroit de ce dernier.
Le message, qui date de dimanche matin, commence par un adage en kirundi qui dit que lorsqu’un animal n’en fait qu’à sa tête court vers une mort certaine. Dans ce même message, l’auteur dit que la prison de Bubanza se comporte tellement mal qu’elle ternit l’image du pays, invitant la direction de cet établissement à se ressaisir et à suivre les conseils qui lui sont donnés.
Dans un premier temps, ces dernières menaces avaient été attribuées au directeur général en personne. Mais des sources proches de la DGAP affirment que Pierre Claver Miburo, le directeur général, a nié, indiquant que le texte n’est pas de lui, mais avoue qu’il provient de l’un de ses proches collaborateurs.
N’empêche que ce message est survenu dans la foulée de propos du directeur général qui se plaint fréquemment du traitement réservé à la journaliste Floriane Irangabiye, jugeant que le directeur de la prison de Bubanza la traite trop bien, allant jusqu’à dire que la journaliste mérite d’être maltraitée, parce que, selon lui, « Floriane est une femme trop dangereuse ».
Début janvier, Pierre Claver Miburo s’était rendu à la prison de Bubanza pour reprocher au directeur de cet établissement d’avoir laissé les détenus fêter le Réveillon, parlant de laisser-aller.
D’autres agents de la même direction des affaires pénitentiaires sont allés jusqu’à vilipender Floriene Irangabiye pour la tenue qu’elle portait lorsqu’elle a comparu le jeudi 11 janvier en cassation à la Cour suprême.
C’est le cas de Clothilde Nduwumuremyi, du service des affaires sociales à la prison centrale de Gitega, qui, dans un audio explicite, qualifie sa tenue de fantaisiste et la journaliste de hautaine. En réaction, Mireille Ncutinamagara, sa consœur de la prison de Bubanza, suggère de son côté que les images de Floriane ce jour-là ont été travaillées, faisant disparaître la couleur verte de la tenue réservée aux détenus, que le directeur de cette prison n’aurait pas osé la laisser partir avec une tenue autre que l’uniforme des prisonniers.
Pourtant, dans un audio du directeur de la prison de Bubanza, celui-ci assume. Diomède Ryambabaje indique que la tenue de Floriane ne provient même pas de son établissement, et qu’il ne comprend pas cet acharnement contre lui. Visiblement victime collatérale de Floriane Irangabiye, il en profite pour rappeler qu’il vient même de passer des mois sans percevoir son salaire.
Répondant à des messages whatsapp de la rédaction de la radio Inzamba l’interrogeant sur ce sujet, Pierre Claver Miburo, le directeur général des affaires pénitentiaires, nous a invités à le trouver dans son bureau à Bujumbura pour en parler.