C’est avec un réel plaisir que je vous retrouve sur la radio Inzamba Agateka Kawe pour le journal de ce mardi 2 juillet 2024. Tout de suite les titres.
- Plus de dix personnes ont été assassinées au Burundi la semaine dernière. C’est ce que révèle le rapport hebdomadaire de la ligue Iteka publié ce mardi et qui pointe particulièrement du doit des policiers et des Imbonerakure parmi les présumés meurtriers.
- Les seuls jeunes qui ne travaillent pas au Burundi sont des paresseux. C’est ce qu’a affirme Evariste Ndayishimiye dans son discours à la Nation pour les 62 ans de l’indépendance. Des propos que le Réseau des citoyens probes trouve mensongers et diffamatoires à l’endroit des Burundais.
- Dur dur de rentrer à la maison pour les élèves qui vont en vacances. Le prix du ticket de transport a monté de plus belle, jusqu’à quintupler pour certains trajets. La pénurie de carburant à la cause de cette situation. Reportage dans ce journal.
A toutes, à tous, bonjour, bonsoir, bienvenue.
En une semaine, plus de 10 personnes ont été tuées, 4 autres ont été arrêtées arbitrairement. Cela transparait dans le rapport hebdomadaire du 24 au 30 juin sorti ce mardi par la Ligue des droits de l’homme Iteka. Célestin Ruribikiye, responsable adjoint de la communication à la ligue Iteka, indique que des agents de la sécurité et des jeunes Imbonerakure figurent parmi les présumés auteurs de ces crimes.
Le journaliste Gérard Nibigira, correspondant de la radiotélévision Isanganiro à Gitega, est privé de son droit d’exercer son métier depuis 48 heures, ses outils de travail, notamment ses téléphones, ayant été saisis par la police locale. L’affaire a débuté lorsque le commissaire de police de Gitega, Evariste Habogorimana, a accusé Nibigira de diffamation. Le policier affirme que le journaliste aurait informé Bob Rugurika, un confrère exilé, que le commissaire serait impliqué dans la vente illégale de carburant. Gérard Nibigira dément fermement ces allégations, assurant n’avoir aucun contact avec Rugurika. Malgré ces dénégations, le commissaire refuse de restituer le matériel saisi, prétextant en avoir besoin pour poursuivre son enquête. Face à cette situation, la radiotélévision Isanganiro exprime sa conviction que Gérard Nibigira a été injustement maltraité dans l’exercice de ses fonctions journalistiques. Rappelons que les outils de travail de Gérard Nibigira ont été saisis par le même commissaire qui l’accusait de prendre des photos de policiers violentant des populations dans des stations-service à Gitega. Gérard Nibigira devient le deuxième journaliste correspondant, après celui du groupe de presse Iwacu, à avoir été malmené par ce commissaire de police à Gitega.
Le prix du ticket de transport a augmenté de manière exponentielle, surtout ces jours de la rentrée en vacances des élèves. Un exemple parmi tant d’autres, le trajet Gitega-Ngozi qui était payé 8 000 francs burundais vaut actuellement 25 000 francs, soit plus du triple. Les parents d’élèves disent que même s’il leur est difficile de trouver cet argent, ils comprennent le comportement des chauffeurs car le carburant qu’ils utilisent leur coûte cher, surtout qu’ils l’obtiennent par des voies illégales. Plus de détails avec Joséphine Jones Nkunzimana.
Pour la suite de ce journal, Evariste Ndayishimiye persiste et signe. Selon le chef de l’Etat, il n’y a pas de chômeurs dans le pays, à part les paresseux qui ne veulent pas travailler. Il l’a dit dans son discours à la Nation à l’occasion du 62e anniversaire de l’indépendance du Burundi. Le pays dont il déclare encore une fois qu’il n’est pas pauvre et que la faim a été éradiquée partout.
Ce discours du président de la République est un discours de dénigrement envers le peuple burundais et la jeunesse en particulier. Mais rien d’étonnant pour les Burundais déjà habitué a ce genre de propos qui visent à cacher la réalité dans laquelle vivent les Burundais. C’est la réaction de Gervais Nibigira, vice président du Réseau des citoyens probes, qui estime que ce discours du président Ndayishimiye est un discours purement et simplement démagogique. Si la jeunesse avait du travail, le Burundi n’aurait pas par exemple signé des contrats avec des pays arabes qui ont besoin de la main-d’œuvre.
Et pour terminer, la jeunesse burundaise n’a bénéficié d’aucune politique efficace pour la sortir de la précarité depuis des années et participe moins que ses aînés à la plupart des processus politiques pour lutter pour un État de droit comme l’avait voulu le prince Louis Rwagasore. C’est le constat fait par le Mouvement International de la Jeunesse Burundaise à l’occasion de la célébration du 62e anniversaire de l’indépendance du Burundi. Daniel Ngendakumana, porte-parole du MIJEB, garde espoir qu’aujourd’hui la jeunesse est consciente de la situation que traverse le Burundi et qu’elle doit commencer à songer aux réponses.
C’est ici que prend fin cette édition. Merci à la rédaction de la radio Inzamba pour la production de ce journal. Un grand merci surtout à vous, chers auditrices et auditeurs, pour votre fidélité. Au revoir.