I. En province de Ngozi où s’étaient rassemblés des milliers de sympathisants du parti CNL, Agathon Rwasa leur candidat, a d’abord critiqué le traitement réservé à ces militants par la police, au stade de Muremera où a eu lieu la campagne électorale. Le candidat du CNL a d’abord critiqué la politique de son adversaire, jugée de pure montage orchestré pendant 15 ans de pouvoir. Parmi ses priorités, Agathon Rwasa a parlé de la réhabilitation des infrastructures routières et constructions de voies ferrées pour faciliter le commerce régional.
II. Le parti CNDD-FDD a débuté sa campagne électorale dans la commune Bugendana, en province de Gitega. Dans son discours, Evariste Ndayishimiye, le candidat de ce parti, revenait chaque fois à l’obéissance qu’il ne cessera de montrer au guide suprême, qui est le président sortant, et surtout qu’il mettra Dieu en avant comme Pierre Nkurunziza lui-même le faisait. Il a également remercié les leaders des autres partis politiques qui ont accepté de s’allier à lui, pour les élections.
III. L’association AC Génocide Cirimoso s’inquiète du choix de Bugendana par le CNDD-FDD comme 1er lieu de campagne électorale. La commune Bugendana a été la plus endeuillée par les crimes des rebelles du CNDD-FDD. Au moins 600 personnes avaient été tuées lors d’une attaque au site des déplacés de Bugendana, en 1996. Ce n’est pas parce que ce parti compte y avoir un électorat très important, mais pour d’autres raisons comme le dit Thérence MUSHANO, vice-président de cette association.
IV. Les chefs de services étatiques ayant des véhicules de service dans la province Muyinga, ont utilisé des véhicules de l’Etat pour aller participer dans une campagne du CNDD-FDD à Bugendana, selon les informations recueillies sur place par la radio Inzamba et cela malgré l’interdiction formelle de la CENI. Du côté de la sécurité routière, les transporteurs ont de loin dépassé le nombre de passagers inscrits sur les certificats d’assurance, foulant ainsi au pied, la récente mesure de l’inspection générale de la police, qui interdit le surnombre dans les véhicules en cette période de propagande. Les mêmes sources indiquent que les taxis motards ne s’empêchent pas de transporter jusqu’à 3 personnes, au grand étonnement des agents de roulage.
V. Le jeu est joué à l’avance, il n’y aura pas de surprise ni pour la campagne électorale qui a débuté ce lundi, ni pour les scrutins du mois de mai. Une analyse de Thierry Vircoulon, chercheur à l’institut français des relations internationales. Il parle d’élections sans enjeux puisque les opposants du CNDD-FDD qui vont participer à la course à la présidentielle, savent que personne ne va remporter la présidentielle. Thierry Vircoulon s’exprimait sur Radio France Internationale.
VI. La campagne électorale débute dans un contexte de répression, de musèlement des médias et de la société civile. Les gens de l’opposition sont pris pour cible. C’est le constat amer fait ce lundi par l’ONG internationale, Human Rights Watch. Aussi, la campagne est lancée malgré 15 cas confirmés de CORONAVIRUS.
VII. Le gouvernement du Burundi affiche un comportement irresponsable, en lançant une campagne électorale en pleine crise mondiale, où tout le monde se bat pour lutter contre la pandémie du Covid 19. Le mouvement « Tournons la page » estime qu’il fallait d’abord songer à la vie des citoyens, avant de lancer cette campagne. Me Janvier Bigirimana, coordinateur du mouvement Tournons la page-Burundi, appelle les burundais à être vigilant face à cette pandémie qui menace le monde.
VIII. Les 4 journalistes du groupe de presse Iwacu totalisent ce lundi 189 jours d’incarcération. Ils ont été condamnés le 30 Janvier par le tribunal de grande instance de Bubanza, à une peine de 2 ans et demie de prison, et une amande d’un million de Franc Burundais chacun. Le président du siège était Parfait Muvunyi, assisté par Eric Ihuwitonze et Clarisse Kaneza. Le substitut du procureur à Bubanza, Ntamikevyo Jean Marie Vianney, avait requis contre ces journalistes une peine d’emprisonnement de 15 ans. Pour rappel ; les 4 journalistes avaient été arrêtés le 22 octobre 2019 à Bubanza. Ils se rendaient en commune Musigati pour faire un reportage sur les affrontements, qui opposaient des rebelles aux forces de l’ordre. Christine KAMIKAZI, Agnès NDIRUBUSA, Thérence MPOZENZI et Egide HARERIMANA, sont accusés de tentative d’atteinte à la sécurité intérieure de l’état. Mais les organisations des professionnels des médias au niveau national et international ; disent que ces journalistes sont innocents et devraient être libérés sans conditions.