Edition quotidienne

Journal du 26 oct 2020

Publié le 26 octobre 2020 par Rédaction

I. Le phénomène de découverte des corps humains sans vie flottant sur le lac Tanganyika et ailleurs refait surface. Les auteurs de ces meurtres sont connus et protégés par les autorités burundaises, aussi longtemps que les corps découverts sont vite enterrés, sans pour autant passer à leur identification. Le constat est du Président du FOCODE, Pacifique NININAHAZWE, qui appelle le gouvernement à user d’un minimum de communication pour identifier ces victimes.

II. Attaque contre le domicile d’un retraité de la police hier soir à Gasenyi, en commune Buyengero, de la province Rumonge. Bilan: 5 vaches tuées, selon des témoignages recueillis sur place. Le chef de ménage ciblé par cette attaque est entré dans la clandestinité en septembre dernier, après une tentative d’arrestation. Des voisins crient à la persécution.

III. On continue à observer des violations des droits de l’homme dans plusieurs provinces du pays. C’est ce qui ressort du rapport du mois de septembre du Réseau des Citoyens Probes, RCP. Le rapport condamne différents discours prononcés par différentes autorités politiques et administratives pendant les réunions et dans différentes déclarations et correspondances.

IV. Vendredi dernier dans l’avant midi, des policiers se sont rendus au domicile du Général Nimenya aujourd’hui emprisonné à Gitega. Il est poursuivi dans le l’affaire du putsch manqué du 13 mai 2015. Les policiers ont escaladé les murs pour s’introduire dans la propriété. Des témoins affirment qu’ils sont repartis sans rien prendre. Et dans l’après-midi, des personnes en tenue civile qui seraient des Imbonerakure, selon les voisins du général Nimenya, ont défoncé le portail de la maison sise à Kinanira et ont tout pillé. Le même voisinage soupçonne le veilleur d’avoir caché certains objets. Il a été tabassé puis conduit au cachot de la commune Musaga. Pour le moment, la famille du général Nimenya indique qu’elle ne comprend pas les raisons de cette persécution. Elle demande à l’Etat d’arrêter les voleurs afin qu’ils restituent ce qu’ils ont pris.

V. La rupture des stocks des vivres dans différentes maisons de détentions continue à s’observer. Les prisonniers alertent qu’ils vont mourir de faim. C’est à peine que quelques catégories de vivres arrivent à compte-goutte dans les stocks de certaines prisons. Des confessions religieuses viennent de temps en temps au secours des prisonniers.

VI. Grogne chez les cultivateurs de la province Makamba. En cause : la montée exorbitante des prix des semences sélectionnées de maïs.  Le prix d’un kilogramme se vend entre 7000 et 7500 francs alors qu’il se vendait au prix compris entre 2500 et 3000 francs auparavant.

VII. Plus de 200 réfugiés burundais du camp de Lusenda en RDC sont testés positifs de l’épidémie de paludisme chaque jour. La peur s’installe au sein des réfugiés. Ils craignent que cette maladie soit une épidémie. Les réfugiés de ce camp demandent une intervention d’urgence des organisations œuvrant dans le domaine de la santé. La radio Inzamba n’a pas pu joindre les responsables du camp de Lusenda pour plus d’éclairage sur ce sujet.

VIII. Une pensée pour nos consœurs et confrères du journal Iwacu qui totalisent aujourd’hui un an et quatre jours d’incarcération. Souvenez-vous, Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi et Egide Harerimana ont été arrêtés le 22 octobre l’année dernière à Bubanza. Ils se rendaient en commune Musigati dans cette province, pour un reportage sur des affrontements entre les forces de l’ordre et des rebelles. Ils sont accusés de tentative impossible de complicité d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. Ils ont été condamnés à deux ans et demi de prison et à une amende d’un million de francs burundais chacun.

Sur le même sujet