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Etudier la Médecine, des critères en contradiction

Publié le 12 mars 2021 par Rédaction

La nouvelle mesure pour entrer à la faculté de Médecine à l’Université du Burundi suscite des remous. Depuis le début de l’année académique 2020- 2021, les lauréats des écoles secondaires ne sont pas traités de la même façon après passation du test d’entrée dans cette faculté. Les écoles dites « d’Excellence » sont plus privilégiées que les autres.

C’est une surprise de la part des parents et des lauréats des humanités qui veulent étudier la Faculté de Médecine. Contre toute attente, le secrétaire permanent au ministère de l’Education nationale, Frédéric Bangirinama, lors de la proclamation des résultats du test d’entrée, a annoncé que le barème de sélection n’est pas le même chez tous les lauréats.

« En faculté de médecine, sur 1 185 lauréats, nous avons retenu pour l’université du Burundi 100 candidats. 51 proviennent des écoles d’excellence et ont obtenu au moins 62% et 49 provenant des autres écoles ayant obtenu au moins 70% » a déclaré officiellement le secrétaire permanent, c’était au début du mois en cours.

Pour Charles Nditije, professeur d’université, la mesure est illogique et vise à favoriser les uns au détriment des autres. « C’est une mesure illogique et discriminatoire…je dirai purement et simplement que c’est du bricolage qui ne tient pas debout. Cela n’a aucun sens, ni pédagogique, ni juridique » indique-t-il.

Ils ne savent plus à quel saint se vouer

Les parents, les étudiants eux-mêmes s’indignent. Ils s’indignent du fait qu’ils ne sont plus capables de hausser la voix pour dire non à la mesure. Ils disent qu’ils trouvent en cela une sorte d’injustice envers les moins nantis car « la plupart des élèves qui fréquentent les écoles dites d’excellence sont issus des milieux aisés qui ont les moyens d’encadrer leurs enfants et de leur payer les meilleures écoles maternelles et primaires » révèle un parent, sous couvert d’anonymat.

Une mesure pareille avait été tentée au cours de l’année scolaire 1989-1990. Les étudiants de l’Université du Burundi de l’époque, se sont levés comme un seul homme pour refuser sa mise en application. Ils ont gagné le pari, le Président de la République a vite suspendu cette mesure.        

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