Grognes chez les demandeurs des documents de voyage à la Police de l’air et des frontières. Pour avoir un document de voyage, des pots-de-vins sont exigés par certains des policiers qui travaillent au sein de la PAFE. Pour ceux qui refusent de débourser l’argent, ils doivent demander une vaine audience chez le directeur général de la PAFE pour expliquer l’urgence de leur voyage.
Les demandeurs des documents de voyage s’indignent de la conduite des agents de la police de l’air, des frontières et des étrangers PAFE. Des policiers de ce département exigent de l’argent aux demandeurs de services. Celui qui cherche un passeport doit payer, outre le prix du document requis, une somme allant jusqu’à cent cinquante mille francs burundais, voire plus. Celui qui cherche un laisser-passer doit lui aussi débourser une somme variant entre vingt et cinquante mille francs.
« Le président est interpellé pour venir constater ce qui se passe à la PAFE. Normalement un document de voyage après commande ne devrait pas dépasser deux à trois jours pour sa livraison. Mais aujourd’hui la direction est devenue le symbole de la corruption, des policiers font des entretiens avec ceux qui viennent demander des documents de voyage pour leur exiger de l’argent, entre 20 000 et 150 000 francs, parfois plus, selon le type de document », s’indigne un homme en attente de son passeport.
A ceux qui refusent de donner un pot-de-vin, les policiers leur informent qu’il faut aller demander une audience chez le directeur général pour ceux qui cherchent le passeport, ou alors chez son adjoint pour ceux qui veulent le laisser-passer. L’audience a pour objet d’aller justifier chez ces autorités l’urgence du voyage. Certains de ces demandeurs de service, après le paiement, passent des mois en attente de ces documents de voyage.
« Après le paiement des 235 000 francs légalement requis comme frais pour le passeport ordinaire, vous devez attendre longtemps pour obtenir une audience chez le directeur général ou son adjoint si vous cherchez le laisser-passer. Il y a ceux qui viennent de passer cinq mois. Ils ont payé depuis le mois de janvier ou décembre de l’année passée, et jusqu’aujourd’hui, ils n’ont toujours pas leur document. Juste pour avoir refusé de payer les pots-de-vin. Même la direction générale est complice », s’emporte une femme qui dit avoir raté deux voyages à cause de cette situation.
Le soir de ce lundi, les informations que la radio inzamba détient de certains des demandeurs de service lassés par une longue attente, est qu’ils ont tenté de manifester leur mécontentement, en faisant le siège devant les bureaux de la PAFE à Bujumbura. Mais un des officiers de police leur a sommé l’ordre de rentrer de gré ou de force et ces derniers ont cédé, « par peur de se faire arrêter ou tuer par les policiers », témoigne l’un d’eux, frustré.
La rédaction de la Radio Inzamba Agateka Kawe a tenté de joindre le directeur général de la PAFE Maurice Patient Mbonimpa, pour éclairer l’opinion sur ces allégations, mais en vain.