Sécurité

Une vague d’arrestations qui inquiètent après l’embuscade meurtrière de Muramvya

Publié le 14 mai 2021 par Rédaction

Depuis dimanche 09 mai, jour d’une embuscade armée en province Muramvya, plus de quarante personnes ont été arrêtées. Une opération coup-de-poing qui suscite des interrogations. Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent ce qu’ils qualifient d’arrestations arbitraires qui visent une catégorie de personnes.

Les localités ciblées pour traquer les personnes soupçonnées d’être liées à l’attaque sanglante, qui a fait 13 morts et une dizaine de blessés, dans la province de Muramvya sont : Murambi, Mugomera, Rweza, Burambana et Nyamugari. Au total, 43 personnes avaient été arrêtées, jusqu’au matin de jeudi.

Parmi les personnes arrêtées figurent en majorité des militaires des anciennes Forces armées burundaises, ex-FAB, ainsi que des élèves du lycée communal de Murambi, qui, pourtant, selon des témoignages concordants, célébraient leurs diplômes le même jour de l’attaque.

Parmi les anciens militaires arrêtés, trois d’entre eux ont été emmenés au bureau du Service national des renseignements à Bujumbura.

Ce jeudi, toutes les personnes incarcérées à Muramvya ont subi un interrogatoire en plein air dans la cour intérieure des enceintes du commissariat provincial de la police à Muramvya, d’après les sources de la radio Inzamba.

Ces arrestations dans la province de Muramvya suivent d’autres opérées après l’attaque survenue au chef-lieu de la commune Rusaka de la province voisine de Mwaro, le 17 avril dernier. L’attaque avait coûté la vie à sept personnes et fait de nombreux blessés.

Une occasion en or de s’en prendre aux opposants

Ces arrestations sont qualifiées d’arbitraires par les défenseurs des droits de l’homme. Le Réseau des citoyens probes, RCP, demande qu’elles se fassent dans le strict respect de la loi.

« Nous déplorons ce comportement de la police et de l’administration qui profitent de cette occasion pour arrêter ceux qui sont considérés comme des opposants alors qu’il n’y a pas eu d’enquête. Nous demandons qu’il y ait de la lumière dans cette opération mais surtout le respect de la loi. Par exemple, ceux qui sont arrêtés aujourd’hui ne le sont pas sur base de mandats d’arrêt, et ces gens arrêtés sont accusés à tord et à travers d’être complices dans des attaques sans aucune preuve, que ce soit à Mwaro ou à Muramvya », déplore Gervais Nibigira, vice-président du RCP.

La radio Inzamba a tenté de joindre le commissaire provincial de la police à Muramvya, ainsi que les administratifs des localités citées de la province Muramvya pour donner des éclaircissements sur ces arrestations, mais sans succès.

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