La vie était déjà invivable en commune Mugamba, province Bururi, à cause d’actes du commissaire communal de la police jugés injustes par la population. Aujourd’hui, le sentiment de terreur atteint les sommets. Pour cause, le même commissaire, Moïse Arakaza, s’est transformé en un véritable fauve après avoir entendu sur la radio Inzamba Agateka Kawe son portrait pour le moins peu reluisant.
Les habitants de la commune Mugamba parlent d’un terrorisme d’Etat exercé par le commissaire communal de la police Moïse Arakaza, alias Nyeganyega.
« Après avoir entendu la diffusion de l’information sur son portrait, le commissaire communal Moïse Arakaza est devenu comme un fauve enragé. Il s’est juré de faire une fouille des téléphones portables, et spécialement des portables Android. Celui ou celle qui sera surpris avec un numéro de contact de l’étranger, surtout du Rwanda, sera considéré aux yeux du commissaire communal comme un criminel », révèle une source proche du commissariat communal de la police.
« Le commissaire reproche aux habitants de livrer les informations le concernant aux médias en exil qu’il qualifie d’ennemis du Burundi », poursuit la même source.
Et depuis la diffusion, en fin de semaine dernière, de son portrait relatant les nombreux crimes, notamment de sang, qu’il a commis, il a ainsi juré de leur en faire voir, rapportent d’autres sources à Mugamba.
Des dernières semaines éprouvantes rythmées d’arrestations et de chantage
Rien qu’au cours des deux dernières semaines, au moins dix personnes ont été appréhendées par le commissaire communal. Certains sont gardés dans différents cachots du Service national des renseignements, d’autres sont détenus dans des lieux qui ne sont pas connus de leurs familles qui craignent pour leur vie.
Deux parmi les personnes arrêtées ont été relâchées. Il s’agit d’une dame qui travaille au lycée Bururi, dont le SNR a gardé les téléphones portables. Le second est Eric Rugwingoga, agent de l’usine de transformation du thé de Tora. Il a été relâché après un interrogatoire dans les cachots du SNR à Bujumbura.
Mais Nyeganyega a procédé à de nombreuses autres arrestations, particulièrement de jeunes et de militaires en retraite des ex-Forces armées burundaises, qu’il accuse respectivement de collaboration avec la rébellion et de détention d’armes illégale. La plupart ont été relâchés après avoir payé une rançon allant de 200 000 à 600 000 francs burundais. Ceux qui sont transférés dans d’autres cachots seraient alors victimes d’avoir refusé de céder à son chantage.
A cause de ce climat de peur entretenu par Moïse Arakaza, la population de Mugamba avoue aujourd’hui avoir peur d’alerter pour celui qui est arrêté ou enlevé par le commissaire communal, par peur de représailles.
La rédaction de la radio Inzamba Agateka Kawe a essayé de joindre Moïse Arakaza, commissaire communal de la police à Mugamba, pour éclairer l’opinion sur toutes ces allégations, mais en vain.