Gouvernance

FDNB : Le logiciel de la discorde

Publié le 28 août 2021 par Rédaction

Grogne et inquiétude chez les militaires des Forces de défense nationale qui indiquent avoir trouvé sur leur compte le salaire de ce mois d’août incomplet. Le commandement explique ce fait par un nouveau logiciel qui est utilisé pour la première fois sur les fiches de paie des militaires de l’armée burundaise. Une explication qui paraît ne pas convaincre les concernés.

Les militaires grognent parce qu’ils affirment que leur salaire du mois d’août a été viré sur leurs comptes avec une réduction qu’ils disent non justifiée. Les sources de la radio Inzamba Agateka Kawe au sein de l’armée indiquent que les salaires de ces militaires ont été amputés des indemnités familiales et des primes de spécialités pour ceux qui en avaient.

À titre d’exemple, un chauffeur du grade de caporal-chef a perdu sur son salaire une somme de plus de dix mille francs burundais ; un sous-officier qui a suivi une formation d’administration logistique a perdu près de trente mille francs burundais sur son salaire ; les militaires qui travaillent dans les services médicaux : infirmiers, techniciens médicaux, techniciens supérieurs et médecins ont vu leur prime amputée sur leur salaire, à l’exception de ceux qui travaillent à l’hôpital militaire qui disposent d’un statut spécial de l’autonomie de gestion de l’institution ; de même, les primes liées aux brevets militaires et autres diplômes n’ont pas été versées, alors qu’elles étaient effectives depuis 2019.

Le 24 de ce mois d’août, l’état-major de l’armée avait adressé une correspondance aux différents chefs de service de l’armée pour les informer du nouveau logiciel de paie et ses conséquences provisoires sur les salaires des militaires. La correspondance stipulait que les irrégularités qui pourraient être observées dans le paiement feraient l’objet de réclamations qui devraient se faire le plus rapidement possible. La même correspondance indique que ces réclamations devront ensuite être acheminées à l’état-major par les commandants des unités.

Pour les militaires qui se disent lésés, l’état-major aurait pu procéder par une autre voie avec  moins de répercussion sur eux et leur famille, surtout en cette période de la rentrée scolaire. Ils dénoncent  sans mâcher les mots un vol organisé. Ces soldats expliquent que les réclamations prendront longtemps, craignant que certains des responsables des unités n’affichent de la mauvaise volonté de le faire. Ils disent que certains pourraient par ailleurs se trouver dans l’impossibilité de faire ces réclamations, surtout pour des militaires qui se trouvent dans des missions de maintien de la paix à l’étranger.

La rédaction de la radio Inzamba a essayé de joindre par téléphone le colonel Floribert Biyereke, porte-parole de l’armée, mais sans succès.

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