I. Nous sommes le 30 août, le monde célèbre la journée dédiée aux victimes des disparitions forcées. Au Burundi, le chef de l’exécutif et le procureur général de la république nient l’existence de ce crime. Retour sur les déclarations tenues à ce sujet par ces deux personnalités.
II. Pendant que le pouvoir persiste dans le déni, les proches des victimes des disparitions forcées continuent à pleurer les leurs. C’est le cas de Jules Niyongere, militant du parti d’opposition CNL. Il a échappé à la mort en fin 2018, mais trois de ses employés n’ont pas eu cette chance. A l’époque, Jules était propriétaire d’une maison informatique. Trois de ses employés ont donc été enlevés par le responsable des renseignements dans la province de Gitega. C’était en février 2019. Et depuis cette période, les familles n’ont plus de nouvelles de ces personnes. Témoignage.
III. Plus de 250 personnes ont été portées disparues après avoir été arrêtées entre 2015 et 2021. Bilan dressée par le Forum pour la conscience et le développement FOCODE, à travers la campagne Ndondeza contre les disparitions forcées. Cette organisation de la société civile se dit préoccupée par l’implication du renseignement militaire dans les disparitions forcées. Pacifique Nininahazwe, président du FOCODE.
IV. De son côté, le collectif des avocats pour la défense des victimes des crimes de droit international au Burundi CAVIB appelle les organisations internationales des Droits de l’Homme et la cour pénale internationale à traiter rapidement les dossiers en rapport avec les disparitions forcées au Burundi. Maitre Gustave Niyonzima, président de ce collectif fait remarquer que la situation reste toujours préoccupante malgré le changement de pouvoir.
V. Les familles et les amis des victimes des disparitions forcées vivent dans une angoisse permanente selon le Psychologue, Ernest Nkurunziza. Il appelle le président de la République à mettre en place des actions positives en faveur des victimes, face au refus par le pouvoir du CNDD-FDD de reconnaître l’existence de ce crime au Burundi. Ernest Nkurunziza fait par ailleurs remarquer que nier l’existence de ce crime ne fait qu’ajouter le drame au drame.
VI. Le corps sans vie d’un homme âgé de 35 ans a été découvert la nuit de samedi à dimanche sur la colline Karama, en commune Gasorwe, province de Muyinga. Selon des informations en provenance de Karama, le cadavre était pendu dans une chambre à coucher. L’administration parle d’un suicide, une hypothèse que contestent les voisins de la victime.
VII. Un septuagénaire a été victime de justice populaire le soir de dimanche 29 Août. Les faits se sont passés sur la colline Butovyi de la commune Rutana. Selon des témoins, les voisins l’accusaient de sorcellerie depuis longtemps. Ils l’ont rossé avant de le brûler vif. Sa fille est tombée malade après avoir refusé de partager l’argent collecté dans le cadre de l’assistance sociale lors de la levée de deuil de la première épouse de la victime. Cela a été une goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les voisins l’ont accusé d’être à l’origine de sa maladie. 5 élus de la colline Butovyi ont été interpellés le matin de ce lundi pour des raisons d’enquête sur ce crime.
VIII. Plus de 95 personnes ont été grièvement blessées dans deux accidents de roulage qui se sont produits respectivement le matin et la soirée de samedi de la semaine écoulée en province Muyinga. Les victimes, sont de jeunes imbonerakure du parti CNDD-FDD. Les uns ont eu un accident alors qu’ils se rendaient à Muyinga pour célébrer la journée dédiée aux imbonerakure, tandis que d’autres rentraient de ces cérémonies.
IX. Un accident mortel a eu lieu à Nyanza-lac au sud du pays. 3 militaires y ont péri, six autres ont été grièvement blessés. Cela s’est passé hier après-midi. Les victimes étaient à bord d’un véhicule du camp Mabanda en province Makamba. Selon une source militaire, l’arbre de transmission du véhicule s’est cassé, ce qui a provoqué cet accident.
X. L’inquiétude est grande chez des proches de deux déplacés du site de Campazi de la province Kayanza. Cela fait dix jours que ces deux déplacés ont été arrêtés mais leurs familles n’ont pas été informées de leur lieu de détention. Selon des proches, ces hommes ont été arrêtés par les agents du service national des renseignements.
XI. Suite de la campagne de sensibilisation sur le rétablissement de l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation. Une campagne initiée par l’organisation MAP Burundi. L’activiste Dieudonné Bashirahishize estime que cet accord n’a pas pu aider les Burundais à se réconcilier comme il le préconisait. Il fait par ailleurs remarquer que le volet justice n’a pas été une priorité afin de mettre fin à l’impunité des crimes commis au Burundi. L’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation des Burundais a été signé il y a 21 ans, le 28 août 2000.
XII. Le club New Star, champion du Burundi a remporté ce dimanche la coupe du tournoi de clôture du championnat de Bujumbura en battant Urunani sur un score de 73 points à 62. Au championnat de basketball des nations Afrobasket qui se déroule à Kigali Arena depuis le 24 août, 4 équipes sur 8 qui joueront les quarts de finales sont déjà connues.