Trois personnes ont été tuées, une autre grièvement blessée dans des attaques simultanées qui ont visé deux endroits différents. La première a eu lieu sur la colline Butagazwa de la commune Mugongo-Manga en province Bujumbura. La seconde au quartier Mirango de la zone Kamenge dans la municipalité de Bujumbura, au domicile du commandant du 212ème bataillon, le lieutenant-colonel Aaron Ndayishimiye. D’autres attaques ont été signalées dans plusieurs coins du pays depuis dimanche dernier. La population burundaise demande le renforcement de sa sécurité.
Il était près de 19h ce jeudi quand les habitants de Butagazwa ont entendu des coups de feu. Des témoins parlent d’une attaque armée de deux hommes cagoulés et en uniforme militaire. L’attaque semble avoir ciblé la boutique d’un démobilisé des ex-forces armées burundaises, prénommé Eric. Les assaillants ont directement ouvert le feu sur les personnes se trouvant sur les lieux. Une personne est morte sur le champ, une autre, grièvement blessée, a été évacuée vers le district sanitaire de Rwibaga.
« La victime était un enfant qui venait de faire rentrer un troupeau de vaches à la maison. Il s’est alors rendu à la boutique de la localité. Il est parti avec son cousin. Ils ont vu un homme en tenue militaire avec un tissu de couleur rouge. Il y avait sept personnes dans la boutique. La balle a atteint l’enfant au niveau des côtes et au niveau de la poitrine. Il est mort sur le champ. L’autre qui a été évacué à Rwibaga est dans un état critique. Il a reçu quatre balles au niveau des cuisses et des hanches. C’est triste », a indiqué, ému, un témoin de la scène.
La victime était un élève de l’ECOFO Mugongo. Quant au blessé, il s’agit d’un jeune homme récemment libéré de prison par la grâce présidentielle.
Selon des rescapés, l’un des assaillants était armé d’un pistolet et l’autre d’un fusil de type kalachnikov.
Au cours de la même soirée de jeudi à Bujumbura, dans le quartier Mirango en zone Kamenge de la commune Ntahangwa, la résidence du lieutenant-colonel Aaron Ndayishimiye, commandant du 212ème bataillon commando en opération dans la réserve naturelle de Rukoko a été la cible d’une attaque à la grenade. Deux personnes, dont l’épouse de l’officier, ont été tuées. L’autre victime était leur domestique. Des sources sur place précisent que ces derniers avaient été évacués dans une structure de soins dans un état critique et qu’ils ont succombé à leurs blessures quelques heures après.
Les journalistes qui s’étaient rendus sur place se sont vus interdire l’accès au lieu du crime. Un reporter de la radio Bonesha FM a même été arrêté et enfermé toute l’avant-midi de ce vendredi dans les cachots du Bureau spécial de recherche (BSR), il n’a été libéré que dans l’après-midi. Des reporters de la radio Culture ont eux aussi été empêchés d’arriver au domicile du lieutenant-colonel Aaron Ndayishimiye.
Depuis dimanche dernier, il s’observe un climat d’insécurité généralisé. Après une attaque à l’arme lourde revendiquée par le mouvement rebelle Red-Tabara dans la nuit de samedi à dimanche, deux attaques, l’une dimanche à Gitega, l’autre le lendemain en mairie de Bujumbura, ont fait au moins 6 morts et plus de 150 blessés.
La population, terrorisée, demande le renforcement de la sécurité.