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Cibitoke : « Au secours ! » Le cri du cœur d’un enseignant de l’ECOFO Nyentumba

Publié le 29 septembre 2021 par Rédaction

Trop c’est trop. Les enseignants crient leur ras-le-bol et alertent sur les conditions désastreuses de travail des écoliers de l’Ecole fondamentale de Nyentumba, sur la colline Marumpu, commune Mugina, en province Cibitoke. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, un homme, sans nul doute enseignant de l’établissement, décrit, avec force détails, le manque de chaises dans les classes. Il lance un appel aux parents et au gouvernement pour leur venir en aide.

Le regard de l’homme en dit long sur sa détresse. Et le ton traduit la douleur qu’il ressent en faisant la présentation des lieux. Il se tient debout, dans une salle qui tient lieu de classe. En guise de chaises, de simples planches éparpillées ici et là, et posées sur des briques, des cailloux ou des morceaux de troncs d’arbres. Le sol, en terre, est cabossé, tandis que les murs, décrépis, sont faits de briques en terre entre lesquelles on entrevoit des dizaines de trous, de la base au sommet. Le toit, assez haut, est à peine soutenu par de minces morceaux de bois qui tiennent lieu de charpente. La salle n’a ni fenêtres, ni portes, juste des trous béants. Selon l’homme, le problème est général dans cette école.

« Ici nous avons 6 classes de la 1ère année jusqu’en 6ème. Mais presque toutes les classes n’ont pas de bancs-pupitres. La classe de 4ème année dispose de 5 pupitres presque déclassés. Au moins 5 écoliers s’asseyent sur un même banc-pupitre. Et la situation est similaire dans les classes de 6ème, 3ème, et 2ème année. Nous voulions convoquer une réunion des parents pour leur demander leur contribution, sinon sur notre école de Nyentumba, nous sollicitons l’intervention de l’Etat », implore-t-il, bras ballants.

La situation de cette école est loin d’être une exception. Des images d’écoles en manque pratiquement de tout dans plusieurs coins du pays circulent sur les réseaux sociaux. Ce qui contraste avec les propos du président Evariste Ndayishimiye devant l’Assemblée générale des Nations Unies, où il a affirmé jeudi de la semaine dernière, que l’éducation au Burundi a connu de gros progrès.

La rédaction de la radio Inzamba a tenté de joindre par téléphone François Havyarimana, le ministre de l’Education, mais en vain.

Conscients de ce problème et de l’incapacité du gouvernement à le résoudre, certains membres de la diaspora s’organisent pour équiper des écoles. C’est le cas de Burundais ressortissants de Muramvya qui ont récemment offert une soixantaine de bancs-pupitres à des écoles de cette province.

Qui se souvient de la jeune fille qui a le cœur sur la main ! Elle venait de terminer ses études secondaires l’année dernière en mairie de Bujumbura, et ses parents avaient prévu une grande fête pour son jour de diplôme. Eh bien, elle leur a demandé d’utiliser cet argent en achetant des bancs-pupitres pour une école qui n’en avait pas. Les parents, comprenant le bien-fondé de sa demande, ne se sont pas fait prier. Qui dit mieux ?

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