Edition quotidienne

Journal du 27 oct 2021

Publié le 27 octobre 2021 par Rédaction
I. Des pluies torrentielles mêlées de vent violent se sont abattues depuis le début de cette semaine dans les provinces de Makamba et Rutana. Deux personnes ont été tuées. Plus de cent maisons et de nombreuses écoles ont également été détruites et des champs emportés. Les victimes sinistrées demandent d’être assistés.
II. Wakanyoni Prosper a été trouvé mort le matin de ce lundi à l’hôtel Nobel du chef-lieu de la province Mwaro. Prosper, 38 ans, était le gérant de cet établissement et fils du propriétaire Wakanyoni Célestin, de la colline Nyamiyaga, commune Rusaka en province Mwaro. Selon des témoins sur place, le défunt a commencé à vomir du sang dans sa chambre. Il s’est ensuite dirigé vers la salle de bain où son corps a été retrouvé inerte. Ses collègues précisent que l’homme, qui dormait seul, avait quitté le comptoir de l’hôtel vers 22h, et s’était directement rendu dans sa chambre. Le corps sans vie a été acheminé à la morgue de l’hôpital Kibumbu pour expertise, après le constat de l’officier de police judiciaire.
III. Cela fait près d’un mois qu’un jeune homme, qui venait de terminer ses études secondaires, est incarcéré. Il avait d’abord été enlevé par le responsable du service des renseignements à Mwaro avec son père, au début de ce mois d’octobre. C’était quelques jours après un autre enlèvement par le même responsable des renseignements : celui d’un de ses cousins, doyen des élèves du lycée Maro et son père également. Mais les trois autres ont finalement été relâchés vendredi de la semaine dernière. Il est poursuivi pour détention illégale d’armes. Sa famille clame son innocence et demande qu’il soit soit libéré pour qu’il commence ses études universitaires.
IV. Les assassinats et les enlèvements qui s’observent actuellement au Burundi ne peuvent étonner personne. Car c’est devenu le mode opératoire du CNDD-FDD depuis 2005, et même avant, quand il était encore au maquis. Le parti au pouvoir n’a en effet jamais cessé de tuer les opposants et même certains de ses membres les plus influents par crainte de révélations. C’est l’avis de Frédéric Bamvuginyumvira, ancien Vice-président de la République du Burundi et actuel président de la plateforme de l’opposition CFOR-Arusha. Il le dit au moment où la situation sécuritaire se dégrade de plus belle dans tout le pays. Il pointe du doigt les jeunes Imbonerakure et les forces de l’ordre.
V. Près de 400 personnes se sont fait vacciner contre le Covid-19, depuis le début la semaine dernière de la campagne de vaccination. C’est un constat fait dans trois centres de vaccination installés en mairie de Bujumbura. Il s’agit en majorité de ceux qui s’apprêtent à voyager qui se feraient vacciner.
VI. Le gouvernement devrait mener des campagnes de mobilisation des citoyens pour s’assurer une meilleure couverture dans la lutte contre le Covid-19. Car tous les vaccins distribués dans le monde ont été validés par l’Organisation mondiale de la santé. L’appel est de Come Konakuze, expert épidémiologiste. Concernant les craintes des vaccins de la part des autorités burundaises, Come Konakuze suggère au ministre de la Santé d’impliquer les experts de son ministère pour qu’ils fassent leurs propres recherches sur ces vaccins, afin de convaincre les responsables du pays à changer d’avis.
VII. La désinformation orchestrée par les autorités burundaises sur la vaccination engendre la confusion au sein de la population. C’est le regret exprimé par Gabriel Baglo, ancien directeur du bureau Afrique de la Fédération internationale des journalistes. Il le dit à la suite des propos du 1er ministre Alain Guillaume Bunyoni qui a dit que, le vaccin est dangereux voire mortel. Pour lui, la preuve en est que les Burundais montrent un désintérêt pour la campagne de vaccination contre le Covid-19 qui a été lancé il y a une dizaine de jour. Baglo regrette que les médias opérant au Burundi ne contribuent pas dans la campagne de sensibilisation pour la vaccination.
VIII. Les habitants du quartier Buterere dont les champs ont été méchamment détruits par les jeunes imbonerakure, sur ordre du chef de quartier, demandent que les auteurs soient poursuivis et punis. Ils réclament également des dédommagements. Selon des sources sur place, l’officier de police judiciaire au niveau local serait réticent dans la résolution de ce problème. Les administratifs à la base quant à eux veulent couvrir ces imbonerakure.
IX. Autre lieu, autre grogne. Des résidents et propriétaires de parcelles dans le site Kizingwe-bihara de la zone Kanyosha, commune Muha en mairie de Bujumbura, dénoncent des irrégularités dans la confection des listes où certains ont été associés avec d’autres. Ils craignent que cela ne perturbe l’octroi des documents nécessaires. Ils demandent à l’Etat de trouver une solution à ce problème.
X. 125 litres de carburant du type mazout, 25 litres d’essence, 82 bidons et 5 siphons, tels sont les objets saisis ce lundi par la police chez deux hommes à Kayanza. Il s’agit de Youssouf Minani et Jean-Marie Ndihokubwayo, tous deux vendeurs à la sauvette de carburant dans les parages de la station dénommée chez Khalfan, située dans la ville de Kayanza. Ce commerce qualifié d’illicite par la police prolifère dans cette ville en cette période où s’observe la pénurie du carburant, mazout et essence confondus. La police appelle tous ceux qui font ce genre de fraude à abandonner cette pratique afin d’éviter des poursuites judiciaires. La même police invite toute personne à dénoncer tous ceux qui exercent ce commerce clandestin, du fait que cela porte préjudice à l’économie du pays et peut même provoquer de graves accidents dans les ménages.
XI. Les monopoles de l’Etat dans le secteur économique sont contre-productifs. Il faut plutôt instaurer une politique qui favorise la concurrence. C’est ce que recommande Faustin Ndikumana, expert économiste. Il intervient suite à la main-mise du gouvernement sur le maïs, avec l’annonce du ministère de l’Agriculture ce lundi, que les stocks de maïs acheté aux producteurs par le gouvernement dans les communes, seront revendus aux citoyens à un prix fixé par l’Etat avec une taxe communale de 10 francs par kilo. Pour Faustin Ndikumana, il faut laisser le libre choix aux producteurs et aux consommateurs du maïs.

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