Edition quotidienne

Journal du 16 déc 2021

Publié le 16 décembre 2021 par Rédaction
I. C’est l’émoi au sein du parti de l’opposition CNL. Un de ses membres, Augustin Matata, est mort ce mercredi sur son lit d’hôpital, après avoir été torturé par des agents du Service national des renseignements. Il avait été enlevé le 16 novembre dernier à Buringa dans la commune Gihanga, de la province Bubanza.
II. La mort d’Augustin Matata suscite l’indignation au sein du parti CNL. Le  représentant de ce parti en commune Isale de la province Bujumbura, a succombé à la clinique Prince Louis Rwagasore, au cours d’une tentative de réanimation, loin de ses proches. Ceux-ci sont également persécutés, comme l’indique ce témoin qui s’est confié à notre rédaction sous couvert d’anonymat.
III. Au moins 345 détenus ont été entièrement calcinés et des centaines grièvement blessés sont toujours en attente de soins, suite à l’incendie qui a ravagé la prison centrale de Gitega la semaine dernière. C’est ce que révèle la ligue burundaise des droits de l’homme Iteka. Anschaire Nikoyagize, président de cette organisation, demande au gouvernement burundais de publier la liste exhaustive des victimes, et d’ouvrir une enquête indépendante sur l’origine et les circonstances de l’incendie.
IV. Toujours à propos de cet incendie, les inquiétudes sont nombreuses par rapport à la façon dont le gouvernement burundais mène des enquêtes sur son origine. Dans une déclaration sortie ce jeudi, l’Action chrétienne pour l’abolition de la torture, ACAT-Burundi, craint que des enquêtes faites par le gouvernement n’aboutissent pas sur la vérité, car cette organisation estime qu’elles n’ont pas commencé là où il fallait. ACAT-Burundi déplore le comportement du gouvernement qui s’est empressé d’inhumer les prisonniers qui ont péri dans cet incendie. L’organisation demande au gouvernement de déclarer une journée de deuil national en la mémoire des victimes. Me Jean Claude Ntiburumusi est chargé des questions juridiques à ACAT-Burundi.
V. La pandémie de Covid-19 prend des proportions inquiétantes ces derniers jours au Burundi, surtout en marie de Bujumbura. Ce sont les propos de la ministre de la Santé, Sylvie Nzeyimana. Elle indique que de nouveaux centres de dépistages ont été créés pour faciliter le dépistage. Elle recommande à la population burundaise de limiter les voyages non essentiels.
VI. La ministre de la Santé ne sait pas si bien dire. Le cas d’une quarantaine de députés testés positifs au Covid-19 lui donne totalement raison. Et leur absence a eu comme conséquence la paralysie des activités de l’Assemblée nationale depuis mercredi. Et, pour cause, le quorum n’a pas été atteint pour la poursuite des travaux qui étaient prévus.
VII. Toujours à propos de cette pandémie, les informations détenues par la radio Inzamba disent que le président de la Commission Vérité et Réconciliation, Pierre-Claver Ndayicariye, a été lui aussi testé positif, alors qu’il rentrait de la RDC. Il est pour le moment en quarantaine. Et à Makamba, ce jeudi, 4 employés du bureau du HCR ont été  testés positifs au coronavirus, selon nos sources sur place.
VIII. Les étudiants de l’université du Burundi, au campus Buhumuza en province de Cankuzo, se lamentent de ce qu’ils qualifient de barbarie qui caractérise leurs camarades, membres de la milice Imbonerakure. Selon eux, les jeunes affiliés au parti au pouvoir s’arrogent le droit de faire des rondes nocturnes au sein du campus, arguant que c’est pour assurer la sécurité. Au cours de ces rondes, ils malmènent leurs autres étudiants. 7 de ces Imbonerakure ont été surpris et interpellés par la police en pleine nuit, suite à une alerte des étudiants. Mais ils n’ont passé que quelques heures au cachot, le responsable du parti CNDD-FDD aurait payé une caution pour leur libération.
IX. Quatre pasteurs dont le responsable adjoint de l’église EUSEBU de la mission de Nyanza-lac, dans la province de Makamba, ont été arrêtés par la police de Nyanza-lac mercredi et jeudi. Des conflits liés au non-respect des mandats prévus par les statuts de cette église, sont à l’origine de ces arrestations. Pour le moment, ils sont détenus dans les cachots de la police provinciale à Makamba.

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