C’est peut-être la fin d’une cacophonie qui a tenu les Burundais en haleine pendant toute une semaine. Et une fin apparemment heureuse pour la ministre du Commerce, puisque Marie-Chantal Nijimbere semble avoir pris le dessus. Pour preuve, sa sortie médiatique ce mercredi, pour lire, en personne, et en détails, les nouveaux tarifs du transport en commun. Une démarche qui tranche d’avec celle de ses protagonistes, membres de la commission chargée de réviser les prix du transport qui, eux, s’étaient contentés de simples communiqués pour annoncer leurs décisions. ‘Décisions’ au pluriel puisqu’il s’agit de deux communiqués : le premier pour édicter de nouveaux prix du transport, le second pour s’opposer à la décision de la ministre d’annuler la mesure de la commission.
Mais la différence entre les deux parties ne s’arrête pas à la seule apparition de la ministre du Commerce. Il y a surtout le fond. Car Marie-Chantal Nijimbere a pratiquement baissé de moitié la hausse fixée par la commission. En effet, selon elle, elle a aligné les nouveaux tarifs au niveau exact de la récente hausse du prix du carburant, c’est-à-dire à 12,63%, tant en mairie de Bujumbura qu’à l’intérieur du pays, contre les 25% de la commission.
Mais, au fait, en quoi consistait le conflit entre la ministre et la commission ?
Pour revenir sur les faits, vendredi 4 février après-midi, la commission mixte chargée de réviser les prix du transport en commun avait estimé, dans un procès verbal, qu’en fixant les nouveaux prix de transport, avoir travaillé en toute légalité, et que même la mesure avait été favorablement accueillie par tous les bénéficiaires. En guise de preuve, affirmait le texte, aucune contestation n’avait été remarquée sur terrain. Cette commission indiquait être dans l’impossibilité d’annuler le communiqué sorti le 1er février 2022 et disait donner la latitude à l’autorité compétente de procéder à cette annulation.
Le procès verbal en question était une réponse à une lettre que la ministre du Commerce, de l’industrie, du transport et du tourisme, Marie-Chantal Nijimbere, avait adressé le même jour dans la matinée à cette commission, dans laquelle elle avait décidé l’annulation de la hausse des prix initiée par cette commission qui, pour elle, n’en avait pas les prérogatives. Mais, sans doute dans un souci de faire preuve de fairplay, la ministre avait tout de même demandé à la même commission de poursuivre le travail d’analyse de la question, et de soumettre de nouvelles propositions dégagées au ministère pour appréciation et décision.
Cette commission mixte, formée de cinq directeurs des différents ministères concernés par le transport, avait fixé une hausse de 100 francs burundais sur le prix du transport en commun en mairie de Bujumbura et ses environs, et une hausse de 25% pour les passagers allant à l’intérieur du pays ou en revenant.
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