Que s’est-il passé au sein du commandement du 61e bataillon de la Mission de transition de l’Union Africaine en Somalie (ATMIS) ? Le mystère plane toujours autour de l’attaque du 3 mai 2022 contre le poste de commandement des militaires burundais situé dans la région de Ceel Baraf. Une enquête a été ouverte une dizaine de jours après, selon des sources militaires. Le major Nimbona Emmanuel, commandant en second, a déjà comparu devant le commandant du contingent burundais. Il est accusé de trahison.
Cet officier est accusé par certains des rescapés de cette attaque d’avoir révolté une partie des militaires lors de l’attaque. Selon nos sources en Somalie, le major Nimbona a comparu jeudi dernier au bureau du commandant contingent, le général de brigade Ndizigiye Elie, alias Muzinga, situé dans la région de Jowhar, pour les premières enquêtes. Le major Nimbona Emmanuel est accusé d’avoir passé outre les ordres de son supérieur, le lieutenant-colonel Ndayiragije, alias Kajeke.
Certains des rescapés de cette attaque affirment qu’il a fui les combats avec 110 militaires sur les 161 qui étaient sur cette position située dans la région de Ceel Baraf. C’est ainsi que les rebelles sont parvenus à déloger le reste des militaires, après avoir tiré sur le commandant du 61ème bataillon de l’ATMIS. Ils l’auraient achevé dès leur arrivée à l’intérieur du camp. Ils ont ensuite tué 38 autres soldats. Selon nos sources en Somalie, les assaillants y auraient passé quelques temps avant de repartir avec toutes les armes qu’ils ont trouvées sur place.
Selon des propos des habitants de la région de Ceel Baraf qui se sont confiés à la télévision anglaise BBC, ces éléments des El-Shebab auraient d’abord infiltré ces militaires pendant un moment avant cette attaque. D’autres sources affirment que l’attaque a été déclenchée par des explosions de bombes qui étaient installées dans une voiture à l’intérieur même du poste de commandement. Le véhicule y avait été garé et laissé par des civils somaliens la veille de l’attaque. Selon des militaires, le propriétaire de cette voiture était parmi ceux qui avaient l’habitude de venir chercher du carburant dans le PC.
Jusqu’à maintenant, le contingent burundais n’a pas encore pu récupérer cette zone conquise par les El-Shebab.
Le bilan officiel établi par le gouvernement burundais fait état d’une dizaine de militaires tués au cours de l’attaque, alors que des sources au sein du contingent parlent de 39.
Photo Illustration : © Feisal Omar / Reuters