Gouvernance

Alerte ! La mauvaise gestion risque de mettre en faillite l’Agence pour l’électrification rurale

Publié le 19 mai 2022 par Rédaction

L’inquiétude est à son summum au sein du personnel de l’Agence burundaise pour l’électrification rurale. Le personnel dénonce des cas d’irrégularité dans l’attribution des marchés et une mauvaise organisation du travail. Les trois directeurs des départements qui composent cette agence sont pointés du doigt dans cette affaire. C’est en gros le contenu d’une correspondance que ce personnel vient d’adresser au ministre en charge de l’énergie.

Dans cette correspondance adressée au ministre de l’Energie, le personnel de l’Agence burundaise pour l’électrification rurale (ABER) lui demande de tout faire pour sauver l’agence qui risque de tomber en faillite suite à la mauvaise gestion.

Les premiers responsables de cet état de fait cités par les agents sont les trois directeurs de l’agence qui, selon la correspondance, attribuent des marchés en violation de la loi et des procédures régissant les marchés publics. Selon cette correspondance, ces directeurs s’arrogent le droit d’attribuer des marchés sans consulter la cellule de gestion des marchés publics et, parfois, les montants de ces marchés sont exagérés.

Ce personnel se base sur quelques exemples pour montrer que la situation est alarmante. C’est le cas notamment de la construction des lieux d’aisance dans les bureaux de ces directeurs, où une seule toilette a été construite pour un montant de dix millions de francs burundais. Des irrégularités ont aussi caractérisé l’attribution du marché de la construction d’un conduit d’eau sur le barrage hydroélectrique de Ryarusera en province Muramvya. La même correspondance parle également de la construction d’un digesteur de biogaz au Lycée de Makamba qui n’a jamais fonctionné, alors qu’il a coûté « beaucoup d’argent à l’état ». Selon toujours cette correspondance, ces directeurs sont allés plus loin dans l’attribution d’un marché pour le renouvellement d’une « petite pièce » que le personnel compare à une morgue, qui a coûté la bagatelle de vingt-neuf millions de francs burundais. Une somme jugée énorme par ce personnel car il n’y a pas eu d’achat de nouveaux matériaux pour la réfection de cette pièce.

L’inquiétude du personnel de l’agence se base sur la modification des procès-verbaux lors de l’attribution des marchés et de nombreuses menaces pour que personne ne s’exprime dans le sens contraire de leurs projets.

L’exemple le plus parlant est celui de l’attribution d’un marché de plus d’un milliard de francs en commune Butihinda qui a été retiré à celui qui, de l’avis du personnel, l’avait pourtant honnêtement gagné. Pour les dénonciateurs, cela pourrait causer d’énormes préjudices à l’Etat dans l’avenir.

Les agents concluent la correspondance en demandant l’intervention rapide du ministre de l’Energie pour sauver l’agence avant qu’il ne soit trop tard.

La rédaction de la radio Inzamba a appelé par téléphone Abraham Uwizeyimana, le ministre de l’Energie, pour en savoir plus sur ce dossier, son téléphone sonnait, mais il ne décrochait pas.

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