Les cotisations pour la sécurité sociale des travailleurs de l’Office national des télécommunications (ONATEL), n’arrivent pas à destination. Les conséquences sont énormes pour ceux qui partent à la retraite et ceux qui tombent malade. A l’Institut national de la sécurité sociale (INSS), les dernières cotisations du personnel de l’ONATEL remontent à deux ans. Quant à la Mutuelle de la Fonction publique, elle a déjà décidé de ne pas octroyer la carte biométrique des soins aux travailleurs de l’ONATEL et à leurs ayants droit.
Les travailleurs de l’Office national des télécommunications versent régulièrement des cotisations mensuelles à la Mutuelle de la Fonction publique, ainsi qu’à l’Institut national de la sécurité sociale (INSS).
A côté de ces cotisations, ils se sont organisés pour verser d’autres cotisations dans différentes institutions, comme les banques et sociétés d’assurance, pour une pension complémentaire.
Toutes ces cotisations sont retenues à la source par l’employeur qui, par la suite, les achemine vers les caisses de ces différentes institutions.
L’ONATEL ponctionne toujours ces retenues, mais depuis 2015, il n’achemine plus ces cotisations à ces institutions. Ainsi, aujourd’hui, l’ONATEL doit à ses employés une somme qui s’élève à plus de huit milliards.
« Le problème de l’ONATEL se durcit jour après jour. Quand nous cotisons à l’INSS, nous donnons le plafond des cotisations, ce qui fait qu’à la retraite, un ancien employé de l’ONATEL perçoit un montant des prestations mensuelles égal à neuf mille francs multipliés par le nombre d’années qu’il a prestées au sein de l’entreprise. L’ONATEL nous doit aujourd’hui plus de huit milliards de ces cotisations qu’il n’a pas acheminées, les paiements des dettes que l’on avait contractées qu’il n’a pas remboursées, les cotisations de pension complémentaire et les cotisations des autres associations, etc. », détaille un employé de l’ONATEL.
Pour les membres du personnel de l’ONATEL qui partent à la retraite, l’INSS calcule la durée de leurs prestations en soustrayant deux ans, période durant laquelle l’institut n’a pas reçu de cotisations de la part de l’employeur. Mais les choses sont pires du côté de la Mutuelle de la Fonction publique qui, elle, a carrément refusé de donner au personnel de l’ONATEL la nouvelle carte biométrique, tant que leur employeur ne règle pas les arriérés de cotisations.
« L’ONATEL doit beaucoup d’arriérés des cotisations du personnel à la Mutuelle de la Fonction publique. La MFP a alors décidé de ne pas nous donner la carte biométrique. Elle exige au préalable que les responsables de l’ONATEL discutent avec ceux de la mutuelle sur les modalités de paiement de ces arriérés. Au sein de la mutuelle, ils indiquent ne pas comprendre pourquoi les deux institutions étatiques n’arrivent pas à un compromis sur le paiement de ces arriérés pour dénouer la situation », se plaint encore l’employé.
Les travailleurs de l’ONATEL grognent contre les responsables de cette institution étatique. Selon eux, la direction les dénigre en leur reprochant d’être incompétents. Pour ces responsables, c’est le personnel lui-même qui aurait dû trouver des arrangements de paiement avec la mutuelle, pour bénéficier de ces cartes biométriques afin de pouvoir se faire soigner.
Dans nos éditions ultérieures, nous vous parlerons des conséquences de ce non-paiement des cotisations aux différentes associations et institutions sur la pension complémentaire.