La grogne prend de l’ampleur au sein des personnes qui disposent de terres sur des collines où sera érigé le barrage hydroélectrique, sur la rivière Kirasa en commune Muhuta, dans la province de Rumonge. Ces habitants disent que leurs frais d’indemnisation ont été détournés. Le gouverneur de la province Rumonge est pointé du doigt dans ce que la population qualifie de magouilles dans l’administration.
Au bas mot, c’est plus de deux cent ménages qui sont concernés par ce dossier, comme le précisent des sources au sein de la population qui se dit lésée. Il s’agit d’habitants des neuf collines de la commune Muhuta, qui ont été affectées par le projet Kirasa Energy pour la construction du barrage hydroélectrique.
Une offre d’indemnisation de deux cent mille par are leur a été soumise au cours de réunions avec les responsables de la société et en présence de l’administration communale. Mais l’offre a été repoussée par les propriétaires. Ceux-ci estiment en effet que cet argent est insuffisant. Ils disent ne pas comprendre comment des gens qui sont dans une même situation peuvent être indemnisés dans des proportions différentes.
« Nous, qui vivons dans cette localité, avons constaté qu’il y a eu un problème. Certains de ceux qui ont décliné l’offre ont été discrètement conviés à une réunion au chef-lieu de la province. Au cours de cette réunion clandestine, le prix par are pour indemnisation a été majoré et fixé à deux millions pour les propriétaires de ces terres, soit dix fois plus. C’est un vol qualifié. Ces mêmes terres ne peuvent pas avoir des indemnisations différentes, et le simple fait que la distribution de ces frais soit faite dans des endroits différents est déjà suspect. Certains ont reçu en main leur argent au chef-lieu de la province Rumonge. Nous demandons à la justice et à l’autorité compétente d’intervenir et de résoudre ce problème », appelle un des propriétaires qui s’estiment lésés.
Ces habitants accusent nommément le gouverneur de la province Rumonge, Consolateur Nitunga, ainsi que l’administrateur de la commune Muhuta, Domitille Ntunzwenimana, de tremper dans ces magouilles.
La Rédaction de la Radio Inzamba a contacté par téléphone les deux autorités administratives pour plus de détails, leurs appareils sonnaient, mais personne n’a décroché.