La distribution du sucre de la SOSUMO reste émaillée d’irrégularités, selon les habitants de la commune Rumonge. Ils disent que toute la quantité qui leur était destinée n’a pas été distribuée. La population pointe du doigt les administratifs de cette commune et leur demande de couper court avec cette mauvaise habitude.

Des habitants des différentes communes de la province Rumonge se sont rendus tôt le matin aux domiciles des chefs collinaires. C’était pour percevoir du sucre.

C’est à la suite d’une annonce du gouverneur de Rumonge. L’annonce stipulait que le sucre devait être distribué commune par commune. Quant aux chefs des collines, ils doivent le redistribuer aux habitants au prix officiellement fixé par le gouvernement, qui est de 2500 francs burundais par kilogramme.

Cependant, ces habitants dénoncent des irrégularités qui, selon eux, ont caractérisé cette distribution. Ils affirment que la quantité prévue pour chaque commune n’est pas réellement arrivée. Pour toutes les collines, un manque d’un ou deux sacs de sucre aurait été remarqué, comme le précisent les sources. Pour la plupart des collines, il était prévu quatre sacs de sucre, mais les chefs n’en ont présenté que trois ou deux. Ce qui a suscité des interrogations chez la population qui dit n’avoir pas reçu de réponses.

Des habitants de la province Rumonge indiquent que ces irrégularités avaient commencé la veille vendredi. Le sucre de la SOSUMO a été sorti du stock situé au marché dit Rwagura Super Market, situé sur la colline Kanyenkoko de la commune et province Rumonge. Cette opération a duré jusque tard dans la nuit, aux environs de 23h. Certaines autorités, dont l’administrateur de Rumonge, étaient sur place. Des témoins affirment que l’administrateur a pris à lui seul 10 sacs, dont la destination est, pour eux, restée inconnue.

Des jeunes Imbonerakure surveillaient les activités de distribution de ce sucre sur presque toutes les collines de la province. Des membres des partis de l’opposition dénoncent, quant à eux, la politisation commerciale de ce produit devenu rare au Burundi.

Selon les habitants, aucun changement n’a été observé à cause de ces irrégularités dans la distribution de ce produit. Car, selon eux, dans toutes les boutiques, le sucre reste introuvable. Et des commerçants qui en ont reçu se prêtent toujours à la spéculation. Ils le revendent entre 7 000 et 8 000 francs le kilo, soit le triple du prix officiel.

Des habitants de Rumonge exigent la régulation et la transparence dans la distribution et la vente de ce produit.

Contacté par la radio Inzamba au sujet des plaintes de la population et des allégations portées contre lui, Jérémie Bizimana, administrateur de la commune Rumonge, affirme que la distribution s’est déroulée en toute transparence, et que, pour ce qui le concerne, il n’a embarqué dans son véhicule que les 18 sacs qui étaient destinés à la zone Buruhukiro. M. Jérémie Bizimana a joint à ses réponses les fiches relatives à cette activité, précisant la quantité prévue pour chaque entité bénéficiaire.