Gouvernance

Trois à huit mois d’arriérés de salaire, c’est ce que réclame le personnel de Niwakal Company

Publié le 5 août 2022 par Rédaction

La situation est telle qu’aujourd’hui, elle dépasse l’entendement du personnel de la société de fabrication des sacs Niwakal Company. Il s’agit des agents travaillant dans la province de Muyinga et en mairie de Bujumbura. Ils réclament plus de six mois d’arriérés de salaire. Ils accusent le propriétaire de cette entreprise de manque de volonté de leur payer leur dû.

Pour un peu d’histoire, le patron de cette entreprise Niwakal company, l’homme d’affaires Saidi Niyungeko, a décidé d’ouvrir une antenne à Bujumbura, après deux ans de fonctionnement de cette entreprise dans la province de Muyinga, informe le personnel.

Une décision qui s’est accompagnée d’une autre, plutôt enthousiasmante, puisque sieur Saidi Niyungeko a même revu à la hausse le salaire de son personnel. Il a fixé en effet à 250 000 francs burundais le salaire de ceux qui sont restés à Muyinga, tandis que ceux qui ont été mutés à Bujumbura se sont vus offrir une prime de 120 000 francs pour la ration alimentaire et des frais de logement.

Mais, aujourd’hui, ce personnel, dans son entièreté, déchante.

Car ceux qui travaillent à Bujumbura, par exemple, viennent de passer trois mois sans être payés. Tandis que la direction se comporte comme si de rien n’était.

« Nous, nous sommes descendus à Bujumbura et les derniers nous ont rejoints au mois d’avril. Nous avons vite commencé le travail. Cependant, l’argent qu’il nous avait promis une fois arrivés à Bujumbura, nous ne l’avons jamais perçu durant les quatre mois. C’est ainsi que nous sommes allés soumettre la question à notre employeur pour lui dire qu’on est en train de nous chasser des maisons que nous louons. Nous avons soumis la question au superviseur pour la transmettre à la direction. Nous avons appelé le caissier, mais il nous a répondu qu’il était en congé. Nous nous sommes alors rendus directement à la direction. Le directeur nous a juste dit d’attendre », explique un des employés. Mais, dépités, ils ont décidé de porter plus loin leur voix. « Nous ne nous en sommes pas limités là, parce que personne ne semblait vouloir écouter nos doléances. Nous avons approché une dame juriste, celle qui nous avait fait signer nos contrats. Elle nous a suggéré d’écrire une lettre, affirmant que cette dernière sera analysée. Pendant ce temps, les propriétaires des maisons, impatients, étaient en train de nous chasser. Nous avons alors décidé de venir dormir dans les enceintes des bureaux de la compagnie où nous avons passé trois jours à l’extérieur dans le froid ».

La situation est pire pour ceux qui sont restés à Muyinga. Parmi eux, il y en a qui n’ont pas été payés depuis huit mois, d’autres, qui s’estiment plus heureux, accusent jusqu’à cinq mois d’arriérés de salaire.

« Nous qui sommes venus de Bujumbura, nous sommes considérés comme des perturbateurs.  La société nous doit trois mois de salaires, c’est-à-dire 750 000 francs. Mais le patron ne veut pas en entendre parler. Il nous accuse d’avoir entamé un mouvement de grève. Nous, nous ne réclamons que trois mois. Ceux de Muyinga, eux, réclament cinq, six, voire huit mois d’arriérés. Imaginez travailler huit mois sans salaire. C’est quand même grave », se plaint un autre agent.

Face à toutes ces inquiétudes du personnel de cette entreprise, la rédaction de la radio Inzamba a appelé Saidi Niyungeko, le patron de cette entreprise, pour plus de précisions sur ce dossier, mais sans succès.

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