Deux commerçants ont été arrêtés et torturés dans les cachots du Service national des renseignements à Rutana, avant d’être relâchés le week-end dernier. Ils étaient accusés de faire un commerce illicite de carburant en provenance de la Tanzanie.
Tout a commencé le matin de vendredi dernier quand deux conducteurs de taxi-moto qui transportaient deux bidons d’essence chacun, sont tombés dans une embuscade tendue par le responsable du Service national des renseignements à Rutana, sur la colline de Ngomante frontalière avec la Tanzanie.
Le SNR à Rutana avait eu des informations que ces deux bidons d’essence appartenaient à deux commerçants, un prénommé Vianney et un autre du nom de Runyabuye.
Les deux motocyclistes ont été blessés, parce qu’ils avaient tenté de fuir, mais ils ont fini par être rattrapés par le SNR. Le service des renseignements a également procédé à l’arrestation des deux commerçants supposés être les propriétaires du carburant saisi.
Des sources proches du SNR affirment que les deux commerçants ont été sérieusement torturés dans les cachots de ce service à Rutana. Mais les mêmes sources affirment qu’ils ont par la suite été relâchés après avoir versé une amende d’un million de francs burundais chacun.
La rédaction de la radio Inzamba a tenté de joindre par téléphone le responsable du Service national des renseignements à Rutana, pour qu’il s’exprime sur les allégations de torture portées contre lui, mais en vain.
Comme ailleurs dans le pays, avoir du carburant est devenu un véritable casse-tête à Rutana, selon des habitants de cette province. Les demandeurs peuvent passer deux à trois jours en attente de 5 à 10 litres d’essence seulement. Dans les stations-services, des pots-de-vin sont souvent exigés pour qui veut avoir plus que cette quantité prescrite.
La population se dit fatiguée par cette situation et demande au gouvernement de s’investir sérieusement pour trouver une solution durable.