Justice

Après son enlèvement, Nadine Kanyange réapparaît deux semaines plus tard devant un tribunal

Publié le 28 juillet 2021 par Rédaction

Il a fallu deux semaines pour voir enfin réapparaitre une jeune femme enlevée dans la commune de Mabanda, province Makamba. Nadine Kanyange, dont les proches n’avaient plus de nouvelles, a comparu ce mardi au parquet près le tribunal de grande instance de Ntahangwa. Après une longue séance d’audition, elle a été conduite à la prison centrale de Mpimba. Parmi les chefs d’accusation, elle est supçonnée de collaborer avec des groupes rebelles.

Selon des témoins qui ont vu Nadine Kanyange au parquet de Ntahangwa lors de cette comparution, elle paraissait faible. Selon certaines sources, elle aurait été torturée dans les cachots clandestins des services de renseignements. Et pour avoir la vie sauve, elle aurait été forcée d’accepter sa collaboration avec les rebelles qui font des navettes entre la Tanzanie et Makamba. Pendant l’audition, elle a également nié sa collaboration avec le parti Mouvement pour la solidarité et la démocratie, MSD, en 2015.

Nadine Kanyange avait été enlevée dans la nuit du vendredi 16 juillet 2021 à son domicile sur la colline Gahama, zone Gitara, en commune Mabanda. Son kidnapping avait été opéré par le chef de renseignement provincial Méroé Ntunzwenimana, accompagné par le chef de renseignement communal de Mabanda. Selon une enquête de la campagne Ndondeza, Kanyange a d’abord passé la nuit du 16 juillet au cachot du commissariat provincial de Makamba, puis, le lendemain matin, elle a été amenée à la résidence de Méroé Ntunzwenimana, où elle a passé quelques heures, avant d’être conduite à Bujumbura le même jour. Et c’est à ce moment que les siens ont perdu ses traces.

Mais des sources proches du Service national des renseignements indiquent qu’elle aurait été incarcérée au cachot de ce service situé tout près de la Cathédrale Regina Mundi.

Des informations en provenance de Mabanda font état de deux autres personnes de la même famille enlevées le même jour. Il s’agit d’un homme qui est jusqu’aujourd’hui porté disparu, et une dame allaitante qui, elle, a été libérée après quelques jours.

Les défenseurs des droits humains s’insurgent contre la recrudescence des disparitions forcées redevenues monnaie courante. Ils appellent le Chef de l’Etat à s’impliquer pour redresser cette situation, malgré, disent-ils, son refus de reconnaître l’existence des disparitions forcées dans le pays.

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