L’Office national des télécommunications (ONATEL) dont le personnel est accusé par différentes autorités du pays d’avoir consommé son capital et ses intérêts, n’a cessé d’augmenter son chiffre d’affaires jusqu’en 2009. L’entreprise à différentes époques a même consenti des prêts au gouvernement à partir des intérêts réalisés. Ces informations sont contenues dans un document de dix pages qui démontre l’apogée et la chute de l’ONATEL et qui propose des voies et solutions de relance. Aujourd’hui, la radio Inzamba vous faire vivre les heures de gloire de l’entreprise.
Ce document qui a été rédigé par le personnel de l’Office national des télécommunications, relate le fonctionnement de cette entreprise étatique, depuis sa création en novembre 1979. A cette époque, il était le seul opérateur public œuvrant dans le secteur des télécommunications au Burundi. En 1991, le gouvernement lui a accordé une augmentation du capital par affectation des intérêts sur crédit de la Banque mondiale. Depuis cette date, l’ONATEL a eu des avancées très spectaculaires jusqu’à donner des prêts à l’Etat.
« A partir de 1991, quand le gouvernement a donné le capital supplémentaire de deux milliards, l’ONATEL a enregistré des avancées très significatives. Le capital a été multiplié par plus de dix fois. A cette époque, l’ONATEL parvenait sans problème à payer l’impôt, les salaires du personnel, jusqu’à donner des prêts à l’Etat. Ceux qui disent que le personnel de l’ONATEL a dilapidé son capital et ses intérêts, c’est faux, parce que le capital de deux milliards qui avait été mis à la disposition de l’ONATEL, a entièrement été remboursé à l’Etat depuis longtemps. Je donnerais juste l’exemple de 2008 où l’ONATEL a reversé à l’Etat une somme de plus d’un milliard et demi de bénéfices », plaide un responsable syndical de l’entreprise.
Selon le document, la régression de l’ONATEL a été observée depuis 2010.
« Depuis 2010, son chiffre d’affaires a connu une chute abyssale, passant de plus de 18 milliards à cinq millions aujourd’hui, avec des dettes énormes de plus de 17 milliards. Le comble de malheur, c’est que rien n’est en train d’être fait pour relever l’entreprise. Nous, le personnel de l’ONATEL, assistons impuissamment à cette scène qui a pris des allures encore plus inquiétantes en 2015 », note un autre représentant du personnel.
Le personnel de l’ONATEL indique en outre que n’eussent été les alertes qu’ils ont lancées à maintes reprises, l’entreprise aurait mis la clé sous le paillasson depuis belle lurette.
« Par exemple, en 2010, nous avons écrit la première correspondance détaillée au ministre des Télécommunications de l’époque. Mais il n’a jamais donné suite à ce SOS », regrette le syndicaliste.
Dans notre prochaine livraison, nous vous parlerons des décisions qui ont été prises par les responsables de l’entreprise, en collaboration avec l’Etat, et qui seraient à l’origine de sa faillite déjà déclarée.