La corruption se généralise dans la distribution du carburant dans les stations-services. En mairie de Bujumbura, seules les personnes disposées à payer un pot-de-vin peuvent être servies. Les automobilistes demandent aux autorités d’assurer l’ordre dans les stations, afin que le carburant soit donné par ordre d’arrivée, au lieu de privilégier les uns au détriment des autres.
Les utilisateurs des engins qui consomment du carburant disent que dans plusieurs stations, des zones « VIP » ont été créées. Sont alors servis ceux qui ont une enveloppe à donner à la personne désignée. Ceux qui n’adhèrent pas à ce système pour une raison ou une autre, rentrent bredouilles. Un automobiliste qui a témoigné au micro de la radio Inzamba donne nommément l’exemple d’une station où l’on exige une somme bien précise de corruption.
« La question du carburant est très pertinente. Actuellement dans des stations, on a créé des espaces VIP, gérés par des commissionnaires, qui ne travaillent pas pour le compte de la station. Il te demande de lui donner 10.000 francs et il te laisse passer dans cette zone VIP. Ce genre de comportement se remarque dans de nombreuses stations. La situation est particulière à la station de la 23e avenue du quartier Buyenzi, la station dite « Chez Musombo », en bas du marché. On a clôturé la station tout en créant des barrières. Une de ces barrières est considérée comme VIP. Elle est gérée par un travailleur qui fait payer 20.000 francs burundais pour chaque véhicule qui passe par cet endroit. 10.000 francs pour son compte et 10.000 autres pour le gérant de la station. Et seuls les véhicules qui passent par la zone VIP sont servis. Une personne qui ose hausser le ton pour dire non à ce genre de comportement, on l’insulte », rapporte le témoin.
Les conducteurs de véhicules demandent d’établir de l’ordre dans les stations, afin que celui qui arrive le premier, soit le premier à être servi, sans recourir à des actes de corruption.
« Qu’ils sachent que tout le monde a le même droit au carburant. Il faudrait que les autorités rétablissent l’ordre, pour que les gens soient servis par ordre d’arrivée. Les auteurs de corruption devraient être punis. En cas de pénurie, que la carence touche tout le monde sans favoriser les uns au détriment des autres », plaide un autre automobiliste trouvé dans une station dans la zone de Ngagara.
La rédaction de la Radio Inzamba a cherché par téléphone Jimmy Hatungimana, maire de la ville de Bujumbura, pour qu’il s’exprime par rapport à cette corruption qui s’observe dans les stations, mais sans succès.
Le jeudi 18 août, le maire de la ville a tenu une réunion à l’intention des importateurs de pétrole, des agents de sécurité et des commerçants du carburant dans l’objectif de gérer équitablement le produit.
A ce sujet, des mesures ont été prises. Il s’agit notamment de servir toutes les stations qui en ont besoin. Les camions qui importent les marchandises ne peuvent dépasser 500 litres pour ne pas pénaliser les autres. Pour les bus qui transportent les passagers, leurs plaques et la quantité reçue doivent être enregistrées. Par ailleurs, il a été décidé que les agents de sécurité et les pompistes qui ne respecteront pas l’ordre d’arrivée des demandeurs seront punis.
Photo Illustration : ©Reuters
