La justice burundaise reste sous la manipulation des institutions de sécurité au Burundi. La campagne SOS Torture le dit sur base du cas de Christa Kaneza, emprisonnée depuis plus de 7 mois, et qui vient de passer 6 mois privée d’allaiter son nourrisson. Selon SOS Torture, cette jeune maman est accusée injustement d’avoir trempé dans l’assassinat de son mari Thierry Kubwimana, alors que ce crime a été commis par des agents de l’Etat.
C’est un échec cuisant de la justice burundaise qui avait pris la décision de libérer Christa Kaneza, fait d’emblée observer Me Armel Niyongere, secrétaire général de SOS Torture. La mesure a aussitôt été bloquée par la police burundaise, par le biais du responsable du service de renseignement intérieur, Alfred Innocent Museremu. Sur ordre de cet officier, Christa Kaneza n’a pas été libérée, et un mois après, la jeune maman s’est même vue refuser le droit d’allaiter son nourrisson, et cela fait 6 mois, jour pour jour.
Pour les défenseurs des droits humains, l’assassinat de Thierry Kubwimana, époux de Christa, a été perpétré par des agents de l’Etat. Me Armel Niyongere demande sa libération et que l’enfant soit rétabli dans ses droits. « Christa Kaneza vient de passer sept mois à la prison centrale de Mpimba à cause d’un crime commis par des agents du Service national des renseignements, qui ont assassiné son mari, Thierry Kubwimana. Elle est également privée de contact avec son bébé, un être innocent. Ce qui est arrivé dans ce dossier est inacceptable, avec un policier comme Alfred Innocent Museremu, qui s’arroge le droit de s’opposer à une décision de la justice, alors que c’est lui qui devrait l’exécuter. Cette jeune femme qui vient de passer six mois de torture psychologique insoutenable, devrait être libérée immédiatement. Nous demandons également à la justice d’enquêter sur ces policiers qui sont beaucoup impliqués dans ce dossier depuis le début jusqu’aujourd’hui ».
Christa Kaneza est emprisonnée avec deux autres présumés coupables dans le meurtre de son mari. En janvier dernier, le porte-parole du ministère de la Sécurité, Pierre Nkurukiye, a accusé Christa Kaneza d’être parmi les commanditaires de cet assassinat. Cependant, la famille de Thierry Kubwimana rejette ces accusations et demande plutôt qu’elle soit liberée.